Condamné à Reims pour homicide involontaire (affaire Gommenne), il aurait enlevé un rein sain à une patiente alsacienne.
A Reims, il est tristement connu pour une erreur médicale lors d'une opération ayant coûté la vie à un jeune homme de 18 ans, Romain Gommenne, dans une clinique rémoise en 2006. Il vient d'être suspendu pour cinq mois après avoir enlevé par erreur un rein sain à une patiente opérée dans une clinique privée de Strasbourg.
Le docteur Giolitto fait donc de nouveau parler de lui. Le médecin officiant à la clinique Sainte-Anne a été suspendu à compter de mercredi en vertu d'un arrêté pris par le directeur général de l'ARS, qui a estimé que le praticien exposait ses patients "à un danger grave", a expliqué une porte-parole de l'ARS, confirmant une information du quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Le 13 mars, le chirurgien a effectué "une néphrectomie pour une tumeur. Il y a eu une erreur de côté ayant conduit à l'ablation du rein sain", a précisé l'ARS, qui a été avertie de l'incident le jour même.
Des sanctions allant jusqu'à la radiation ?
La patiente, une septuagénaire, se trouve dans un état stable à la clinique et ses jours ne sont pas en danger, a indiqué à l'AFP le directeur de l'établissement, Christophe Matrat. La vieille dame bénéficie d'un soutien psychologique, a-t-il précisé, regrettant cette "erreur dramatique". Le chirurgien avait été suspendu "à titre conservatoire" par la clinique dès le signalement de son acte, a souligné M. Matrat.
Dans un entretien aux DNA, le médecin reconnaît sa responsabilité. Il a enlevé par erreur le rein droit de sa patiente en raison de "mauvaises informations dans le dossier", selon lui. Ce type d'erreur est "exceptionnel", a estimé la présidente du conseil départemental de l'ordre des médecins, Elisabeth Kruczek. Le chirurgien doit passer d'ici deux mois devant la chambre disciplinaire du Conseil, qui pourrait prononcer des sanctions allant jusqu'à la radiation, a-t-elle confirmé.
Un avis défavorable lors de son arrivée à Strasbourg
Le chirurgien avait comparu en mars 2011 devant cette chambre pour une erreur médicale lors d'une opération ayant coûté la vie à un jeune homme de 18 ans dans une clinique de Reims en 2006. Il a fait appel de sa condamnation à six mois d'interdiction d'exercer, dont deux mois ferme. Il est également en attente d'un autre jugement pour avoir opéré 14 fois une Ardennaise.
Lors de son arrivée à la clinique strasbourgeoise, début 2010, ses collègues avaient émis un avis unanimement défavorable à son établissement en raison de cette affaire, a indiqué l'ARS à l'AFP. Le médecin "n'a pas caché qu'il avait des affaires en cours à Reims" lors de son recrutement mais "ces affaires n'étaient pas jugées quand il est arrivé", a souligné le directeur de la clinique. Depuis deux ans, le chirurgien "a montré ses compétences professionnelles", a affirmé M. Matrat.