Les militants de Greenpeace poursuivis

Le groupe sera poursuivi en correctionnelle pour avoir pénétré sur le site de la centrale nucléaire.

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Nogent-sur-Seine: après l'intrusion de Greenpeace

En direct de Nogent-sur-Seine lundi midi, notre journaliste Maxime Meyer en compagnie de Sophie Majnoni, de Greenpeace France

A l'issue de leur garde à vue à la gendarmerie de Nogent-Sur-Seine, les militants seront déferrés ce mardi matin devant le parquet de Troyes. Des militants venus de la France entière, aux profils variés et âgés de 25 à 50 ans. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Troyes le 4 avril prochain.

Lundi soir, ils gardaient le silence face aux questions des gendarmes. Selon le procureur de Troyes Alex Perrin joint lundi soir par France 3 Champagne-Ardenne, les militants sont poursuivis pour "Violation de domicile et dégradations de biens publics commises en réunion". De son côté, l'avocat de Greenpeace France Alexandre Faro affirme que "la qualification des poursuites a changé quatre fois au cours de la journée de lundi." Me Faro affirme que 7 militants ont pu évoluer pendant deux heures librement sur le site de Nogent, et les deux autres pendant plus de 5 heures.  

Des réactions en rafales :  

Après ce coup d'éclat, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, reconnait des "défaillances dans le dispositif" de sécurité, le ministre de l'Energie Eric Besson a réclamé une "enquête approfondie". Du côté d'EDF, on relativise l'accident en réfutant le terme de "dysfonctionnement". D'autres actions moins spectaculaires ont touché lundi l'ensemble du parc nucléaire français.   

Retour sur les faits :

Des militants de Greenpeace se sont introduits lundi matin dans la centrale nucléaire
EDF de Nogent-sur-Seine (Aube), a annoncé l'organisation écologiste, une "intrusion" confirmée par le gendarmerie à l'AFP. Dans un communiqué, Greenpeace précise s'être introduit vers 6h00 dans cette centrale nucléaire située à 95 km au sud-est de Paris "pour faire passer le message que le nucléaire sûr n'existe pas".

Vers 08H30, les militants étaient toujours dans la centrale, dont certains sur
le dôme du réacteur, selon M. Renaudin. "Le but est de démontrer la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le coeur d'une centrale", a souligné Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace.
 Elle a dénoncé l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales
nucléaires, y voyant "une opération de communication qui ne prend en compte que
les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima".
 La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par Greenpeace "car elle est la plus proche de Paris", a indiqué Greenpeace.

le récit de la matinée selon le directeur de la centrale de Nogent

"Vers 6H10, ce matin, il y a eu neuf militants de Greenpeace qui se sont introduits sur la centrale", raconte le directeur du site Hervé Maillart. Vêtus "de combinaisons rouges, casques blancs et portant des sacs à dos", selon un communiqué d'EDF, ils cisaillent "à la meuleuse le grillage de protection à l'arrière du site". "Ils ont été repérés immédiatement, dès qu'ils ont cisaillé le premier grillage" non électrifié mais surmonté de barbelés qui encercle les 262 hectares du site nucléaire, ajoute Hervé Maillart. Les détecteurs, "installés sur l'ensemble des grillages", les repèrent aussitôt et les alarmes, reliées au centre de protection, situé sur le site, se déclenchent, "conformément à la procédure".

La gendarmerie et notamment le Peloton spécial de protection de la gendarmerie (PSPG) "situé sur Nogent et dédié à la protection de la centrale", ainsi que le personnel de la centrale sont aussitôt prévenus et se rendent sur place. D'autres militants, qui n'avaient pas pénétré sur le site mais étaient restés à proximité pour tenter de suivre la progression de leurs camarades sont rapidement repérés par les gendarmes et priés d'évacuer les lieux, a précisé Axel Renaudin, porte-parole de Greenpeace, présent sur place.

Les militants cisaillent de la même manière deux autres barrières. "Entraînés", selon M. Maillart, ils "courent jusqu'aux échelles qui permettent de monter sur le dôme d'un des réacteurs. "Ils sont toujours restés à l'extérieur des bâtiments", sur la partie non nucléaire
du site, assure-t-il. Sur le dôme du réacteur, certains militants commencent à peindre, mais ils sont interrompus par les forces de l'ordre, qui en interpellent quelques-uns, "juste quelques minutes" après l'intrusion, affirme M. Maillart. Greenpeace déclare qu'une banderole a été déployée, ce que dément le directeur du site.

D'autres militants, qui se sont réfugiés dans des "crinolines", des échelles fermées difficiles d'accès, sont interpellés "entre une demi-heure et une heure après leur intrusion", toujours dans le calme. Les deux derniers membres de Greenpeace parviennent à se cacher sur le site, "dans un endroit absolument pas dangereux", dans des fourrés entre deux bungalows. Ils sont finalement découverts et interpellés, "une heure et demie à deux heures" après le début de l'action.

Vers 12H00, le directeur du site annonce à la presse que "tous les militants, qui étaient des militants calmes, ont été interpellés". "Pour moi, il n'y a aucun dysfonctionnement", dit-il. (Propos recueillis par l'AFP)

Le ministre de l'Industrie se dit ''surpris''

Ce matin, Eric Besson parle de dysfonctionnements et envisage des mesures pour que cela ne se reproduise pas

"Ca me surprend parce que nos centrales sont bien gardées […] si l'enquête le confirme, cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnements et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas" : tels sont les propos du ministre de l'Industrie Eric Besson sur l'antenne de France Info.

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