L'UFC-Que choisir a porté plainte contre deux officines strasbourgeoises
Les marchands de listes sont dans le colimateur de l'UFC-Que choisir. L'association de consommateur a porté plainte contre la Chaîne des propriétaires et des particuliers et MIL'IM Strasbourg.
Logements : les vendeurs de listes épinglés par... par France3Alsace
Logements non disponibles, facturation de services normalement gratuits et au final beaucoup d'étudiants qui s'estiment arnaqués: au terme d'une enquête, l'association UFC-Que Choisir a décidé de porter plainte contre 13 marchands de listes d'annonces immobilières.
"C'est un sujet qui vient régulièrement abonder les litiges dans nos permanences", regrette Alain Bazot, président de l'UFC, lors d'une conférence de presse. L'enquête a été menée en février à Paris, et en juin dans 10 villes universitaires (Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rennes, Strasbourg et Toulouse) où l'association dispose d'antennes régionales. "Le scénario consistait pour les enquêteurs, équipés de caméras cachées, à simuler la recherche d'un logement pour un étudiant", car ce sont eux qui utilisent le plus les services des marchands de listes, explique l'UFC.
"Il y a beaucoup d'étudiants qui se font arnaquer chaque rentrée", confirme Julie Poupat de la Confédération étudiante, organisation qui a mené plusieurs opérations pour dénoncer les pratiques de ces vendeurs. Selon elle, une liste offre un "taux de réussite de 5 à 6% pour trouver un logement". L'UFC a testé 18 marchands de listes appartenant à 15 enseignes et "le résultat est affligeant", déplore Alain Bazot: prestations facturées mais non fournies, impossibilité de fournir des critères de recherche précis (loyer, surface) et volonté de masquer l'activité réelle pour se présenter comme agence immobilière.
Peu pertinentes, les annonces ne sont pas toujours actualisées: sur 8 annonces reçues auprès d'APL Location à Lyon, 6 concernaient des biens déjà loués, et à Casa Immo Paris, sur 3 biens, 2 correspondaient à un numéro de ligne suspendu. La plupart des vendeurs (16 sur 18) a exigé un paiement avant remise des listes, ce qui est illégal, rappelle l'association, qui a relevé des prix allant jusqu'à 450 euros à Paris. - sanctions -L'UFC a donc porté plainte contre 13 enseignes pour "pratiques commerciales trompeuses" et "encaissement anticipé", des délits passibles d'emprisonnement et d'au moins 150.000 euros d'amende, selon le juriste de l'association Frédéric Blanc.
Si le métier est encadré par la même loi que celle régissant la profession d'agent immobilier, "la Fnaim a toujours refusé d'avoir en son sein des marchands de listes", se défend Nicolas Thouvenin, directeur général de la fédération. "Le respect de l'éthique est le coeur du problème et moraliser une profession relève de la loi", estime ce dernier, qui réclame une réforme. Une centaine de marchands de listes opèrent en France, selon l'UFC, réunis pour la plupart au sein de réseaux concentrés.
La plainte concerne APL Location (Lyon), Chaîne des propriétaires et des particuliers (Strasbourg), Directe Location Bordeaux, Directe Location Dijon, Git'Immo (Marseille), MIL'IM Lyon, MIL'IM Strasbourg, Pan euro Nord (Caen et Rennes) Pan euro Sud (Toulouse et Montpellier), Service location (Dijon), Top Immo 59 (Lille) et Casa Immo et Ancea (Paris).
Au-delà de l'aspect légal, "on voit très peu l'utilité pour le consommateur de passer par ce type de marchands", car "si on compare avec le marché du gratuit, dans 16 cas sur 18 on a plus de biens que sur la liste", ajoute M. Blanc. Les vendeurs de listes ont déjà fait l'objet d'une enquête de la DGCCRF (Direction générale à la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes) en 2010, qui a débouché sur des sanctions. L'association saisit de nouveau la DGCCRF et s'est rapproché des ministères du Logement et de la Consommation pour que l'activité soit davantage encadrée par la loi. AFP