Ce matin, le président du TGI de Mulhouse et le procureur ont indiqué que l'enquête se poursuivait
Le 22 septembre 2006, Yvan Keller se pendait au tribunal de Mulhouse. Il venait d'avouer plusieurs meurtres dans le bureau du juge d'instruction.Six ans après, 3 personnes sont encore mises en examen. Les familles des victimes ont appris que des pièces importantes du dossier ont été perdues.
Ce matin, le président du tribunal de grande instance de Mulhouse et le procureur de la République ont voulu faire une mise au point et ont précisé à la presse que l'enquête se poursuivait.
Enquête sur un tueur en série présumé: le tribunal de Mulhouse dément tout dysfonctionnement - AFP
Le Tribunal de grande instance de Mulhouse s'est défendu vendredi d'avoir égaré des scellés dans l'enquête toujours ouverte sur l'affaire Yvan Keller, meurtrier présumé de plusieurs dizaines de vieilles dames qui s'est suicidé en détention en 2006. Le décès d'Yvan Keller a provoqué la fin de l'action publique le visant mais des familles de victimes ont reproché récemment à la justice d'avoir égaré des scellés qui auraient pu permettre de confondre d'éventuels complices.
"Nous n'avons rien perdu", a déclaré vendredi le président du TGI, Jean-François Beynel, lors d'une "mise au point" devant la presse. M. Beynel a reconnu que la couette de l'une des victimes présumées d'Yvan Keller, morte en avril 1994 à Burnhaupt-le-Haut, avait un temps été égarée. Mais il a précisé qu'elle l'avait été par un laboratoire chargé par le juge d'instruction de faire des prélèvements en 2010.
"C'est là qu'il y a un dysfonctionnement" de la part du laboratoire, a-t-il insisté, précisant que ce dernier avait perdu cette couette et des prélèvements pileux lors d'un déménagement de Strasbourg vers Marseille. "Nous savons depuis peu que la couette a été retrouvée et qu'elle se trouve à Marseille", a souligné le procureur de la République, Hervé Robin, précisant que le laboratoire recherchait toujours les prélèvements. Le tribunal de Mulhouse avait détruit en 2005 tous les autres scellés liés au décès de 1994, "après le délai de prescription criminelle", dans la mesure où son classement en mort naturelle n'avait été remis en cause qu'en 2006. "Seule la couette avait été conservée, par erreur", a expliqué M. Robin.
Cela avait permis à un juge d'instruction de demander des prélèvements sur cette couette. L'objectif étant d'y retrouver peut-être l'ADN de l'une des trois personnes mises en examen pour complicité d'homicide volontaire, contre lesquelles existent peu d'éléments. Interpellé en septembre 2006, Yvan Keller, alors âgé de 46 ans, avait avoué des meurtres commis depuis 1989 lors de cambriolages au domicile de vieilles dames isolées.
Il avait été jusqu'à évoquer 150 meurtres et avait accusé des proches de complicité, avant de se rétracter et de se pendre avec ses lacets dans une cellule du tribunal. De source proche de l'enquête, le nombre de meurtres soupçonnés serait proche de la quarantaine.