Philippe Richert , le"ministre alsacien" a assisté aujourd'hui au dernier Conseil des Ministres du gouvernement Fillon
Paris : dernier Conseil pour Ph .Richert
Philippe Richert a participé ce mercredi au dernier Conseil des Ministres présidé par Nicolas Sarkozy
Un "clap" de fin du gouvernement, c'est comme une année scolaire qui s'achève.Regret, émotion, souvenir. Pour le dernier Conseil des ministres de l'ère Sarkozy,la cour de l'Elysée avait mercredi des allures d'une cour de récréation en juin.
Comme une actrice qui vient de donner l'ultime représentation, Nadine Morano a longtemps refusé de quitter la scène. Son maroquin sous le bras, la ministre de l'Apprentissage s'est attardée devant la presse en montrant fièrement son chevalet, ce petit carton à leur nom posé devant chaque ministre autour de la grande table du salon Murat.
La "sarkozyste de choc", fer de lance de l'ex-cellule riposte de l'UMP, est émue et le confie bien volontiers. "Evidemment, on est émue quand on a eu l'honneur de servir la France. Vous vous rendez-compte de ce que ça représente dans la vie d'une personne (...) de se dire +oui, j'ai servi mon pays+", répète-t-elle, "vraiment, c'est grand".
Autour d'elle, ses futurs ex-collègues, d'ordinaire plus prompts à quitter la meute des journalistes, se pressent en une queue compacte autour des micros et des caméras pour confier une anecdote ou exhiber fièrement, eux aussi, un chevalet dédicacé de la main du président.
"Sur le mien j'ai +avec toute mon amitié, mon affection et ma fidélité+", montre Thierry Mariani (Transports). "Après le Conseil, il (Nicolas Sarkozy) a pris un verre et il a dédicacé" les chevalets, ajoute-t-il, "à peu près tout le monde l'a fait dédicacer". "Moi, j'ai invité mes cuisiniers à déjeuner parce qu'ils m'ont servie toutes ces années et que c'était bien leur tour d'être servis", révèle Roselyne Bachelot, "on va déjeuner ensemble au restaurant".
Un peu en retrait, Pierre Lellouche (Commerce extérieur) observe la scène, le regard dans le vide. Transfuge socialiste, Eric Besson est l'un des rares à s'éclipser sans dire un mot. Même sur son compte Twitter, fermé la veille et où il fut pourtant un ministre très prolifique. "J'en ai vu certains les yeux rouges", rapporte David Douillet (Sports).
Malgré l'émotion, les (mauvaises) habitudes de la communication politique ont la vie dure. Impossible par exemple d'échapper aux fameux "éléments de langage".
"Pas de nostalgie", "la vie continue", "c'est le choix des Français", "bonne chance à l'équipe qui vient parce qu'il s'agit de la France", débitent les uns et les autres devant les caméras.
De l'allocution du président, chacun a retenu un extrait favori. "Il nous a dit: +prenez soin de vos familles, occupez-vous de vos familles+", raconte Valérie Pécresse (Budget). "Il nous a dit que la vie continuait, qu'il fallait être fier du travail réalisé pendant cinq ans, je crois qu'il a raison", poursuit Bruno Le Maire (Agriculture). Pour cette "dernière", même François Fillon a lâché quelques mots. Inédits. Pour dire sa "fierté" d'avoir servi Nicolas Sarkozy. Puis il remonte en voiture. Ses ministres le suivent, comme à contrecoeur. Comme un champion qui tarde à quitter le terrain de ses exploits.
Allez, Nadine Morano, encore elle, remonte sur le perron pour tirer une dernière
fois sa révérence devant les photographes. Un dernier rappel avant de rejoindre
sa "loge" ministérielle. Définitivement cette fois.
AFP