Les députés européens se sont à nouveau prononcés à une très large majorité en faveur de Bruxelles
Les députés européens se sont à nouveau prononcés à une très large majorité en faveur d'un seul siège pour leur Parlement, afin d'éviter les déplacements réguliers entre Bruxelles et Strasbourg et réaliser des économies dans le contexte d'austérité actuelle.
La demande a été réitérée dans un paragraphe non contraignant d'un rapport sur le budget du Parlement européen pour 2013 adopté jeudi par 429 voix pour, 184 voix contre et 37 abstentions, a-t-on appris vendredi auprès de l'institution. Il demande aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, à qui la décision reviendrait si la question était posée, d'agir en ce sens.
Les élus, qui se sont prononcés pour une augmentation de 1,9% de leur budget en 2013, "ce qui correspond au taux de l'inflation à l'échelle européenne", ont souhaité "attirer l'attention sur les économies substantielles qui pourraient être apportées par un seul lieu de travail" au lieu de deux pour les eurodéputés: Strasbourg, où se situe le siège du Parlement et où se déroulent les sessions plénières mensuelles, et Bruxelles où est effectué pour l'essentiel le travail en commission.
Le Parlement européen a également un troisième lieu de travail à Luxembourg, mais pour seulement certains de ses services. Les députés "demandent au Conseil de réagir à leur demande réitérée de disposer d'un seul siège pour les membres et les fonctionnaires du Parlement" et "soulignent que le Parlement devrait avoir le droit de décider de ses propres modalités de travail".
Les élus qui ont voté en faveur du siège unique souhaitent très majoritairement que celui-ci soit à Bruxelles. Mais l'amendement voté par les élus ne stipule pas que cela soit le cas.
Le débat sur le déménagement du Parlement à Bruxelles est récurrent depuis des années. Ses partisans estiment que les coûts des transhumances mensuelles des élus et fonctionnaires vers Strasbourg s'élèvent à environ 200 millions d'euros par an.
Tous les rapports sur le budget commun soumis au Parlement européen de l'UE comportent un paragraphe insistant sur les économies réalisées en supprimant un des lieux
de travail. Les élus sont largement remboursés pour les frais occasionnés par le déplacement pour la session plénière. Le vote de jeudi n'est que le dernier d'une longue liste de votes en ce sens utilisés par les partisans de Bruxelles, où sont installés aussi la Commission européenne et le Conseil, l'institution représentant les gouvernements de l'UE.
Le risque est que les élus voient exaucée leur demande d'un siège unique mais avec l'obligation de se transférer à Strasbourg, siège officiel du Parlement européen inscrit dans les traités, et non à Bruxelles. La France refuse en effet toute idée d'un abandon du siège strasbourgeois. Elle est soutenue notamment par le Luxembourg, qui redoute qu'en pareil cas l'organisation sur son sol de réunions ministérielles européennes plusieurs fois par an puisse être aussi remise en cause. L'unanimité des 27 Etats serait requise pour changer le siège du Parlement, avec un changement du traité de l'UE. AFP