10.000 euros d'amende ont été requis contre l'organisation de "Terre de Langres" après la mort d'un spectateur en 2010
A l'issue de 3 heures de débats au tribunal correctionnel de Chaumont jeudi 11 octobre, le Ministère Public a requis 10.000 euros d'amende contre l'ASA, organisatrice du rallye "Terre de Langres". Il a demandé un an de suspension du permis de conduire du pilote qui avait perdu le contrôle de son véhicule. Jugement attendu le 22 novembre.
"Utilisation anarchique de la rubalise" : voilà le motif retenu par le Ministère Public ce jeudi 11 octobre devant le tribunal correctionnel de Chaumont pour justifier son réquisitoire de 10.000 euros d'amende à l'encontre de l'Association sportive automobile (ASA) de Langres. il a estimé que tout n'avait pas été mis en oeuvre pour assurer la sécurité du public sur une zone qu'il a qualifié de "dangereuse". Un argument également avancé par les parties civiles - la famille du défunt - qui ont toutefois reconnu qu'assister à un rallye comportait en soi des risques.
Suspension de permis requise contre le pilote
Comparaissant égalemement à la barre du tribunal correctionnel de Chaumont, le pilote qui était au volant du véhicule qui a fait la sortie de route. A son encontre, le ministère public a requis 750 euros d'amende et 12 mois de suspension de son permis de conduire.
Le jugement a été mis en délibéré au 22 novembre prochain.
Retour sur les faits
24 juillet 2010 : lors de la course spéciale n°5 du rallye "Terre de Langres" organisé par l'Association sportive automobile (ASA) de Langres, une voiture fait une sortie de route, dérape sur près de 80 mètres et percute deux spectateurs.
L'un d'eux est tué dans l'accident, l'autre va être grièvement blessé, souffrant d'une incapacité totale de travail de 6 mois.
Cette portion du circuit avait déjà vu passer 6.000 véhicules lors des précédentes éditions. C'est la première fois qu'une sortie de route a eu lieu à cet endroit. Si la voiture a dérapé sur une si longue distance - 80 mètres (voir la trace des pneus sur la photo) - c'est peut-être en raison du fait que le champ de colza où a eu lieu l'accident avait été fauché la veille de la course : il était donc recouvert de poussières végétales rendant le terrain très glissant.
Organisation mise hors de cause lors de l'enquête
Au moment des faits, l'ASA avait pourtant été mise hors de cause, les enquêteurs estimant alors le cahier des charges d'une organisation d'épreuve automobile avait été respecté. Mais le Procureur de la République a finalement décidé de poursuivre les organisateurs, au motif que la signalisation en place sur la course était inefficace.