Le prix de la réparation d'un véhicule a augmenté de 35% en dix ans en France
Réparation auto : c'est moins cher en Allemagne
Faire réparer sa voiture coûte en moyenne 35% de plus qu'il y a 10 ans. Voici l'une des conclusions de l'Autorité de la concurrence qui travaille actuellement sur le sujet. Mais chez les voisins allemands, dans le même temps, les prix ont baissé.
En France, les prix de l’entretien réparation, hors inflation, ont, selon l’Insee, augmenté de près de 28 % depuis 2000 indique l'Autorité de la concurrence, avec une hausse de 17% pour l’entretien et de 36 % pour la réparation. En Allemagne, l'évolution du coût de l’entretien réparation est de 8% pendant cette même période.
Le secteur de l'après-vente automobile doit devenir plus concurrentiel pour réduire le coût des réparations payées par les automobilistes, estime mercredi l'Autorité de la concurrence, une analyse contestée par les constructeurs.
Cinq points sont un frein à la concurrence dans le secteur de l'entretien et de la réparation des voitures en France, relève l'Autorité qui s'était auto-saisie sur ce thème en juillet, après avoir constaté une "hausse significative du prix des pièces détachées et des prestations de réparation et d'entretien automobile depuis la fin des années 90".
Il s'agit d'un diagnostic provisoire. Constructeurs automobiles, équipementiers, assureurs, réparateurs agréés ou indépendants, ou encore associations de consommateurs peuvent à présent envoyer leurs contributions jusqu'au 24 mai et l'Autorité publiera ses conclusions en juillet, dont pourront s'emparer ensuite les parlementaires.
Entre 2000 et 2010, les prix réels (hors inflation) des prestations d'entretien et de la réparation ont bondi de 28% dans l'Hexagone, ce qui place la France parmi les pays européens ayant connu la plus forte progression, selon des statistiques européennes.
Dans le même temps, les prix réels des pièces de rechange ont grimpé de 13% en France, alors qu'ils ont au contraire reculé dans les pays limitrophes, relève l'Autorité. Elle pointe aussi du doigt le poids prépondérant des réparateurs agréés par les constructeurs face au réseau indépendant, en particulier pour l'entretien et la réparation des véhicules de moins de quatre ans.
"La concurrence sur le secteur de l'après-vente est déjà réelle et intense", répondent le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (Csiam) qui représente les constructeurs étrangers, et le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) dans un communiqué commun. Parmi les obstacles à une meilleure concurrence, l'Autorité relève qu'en France, "les pièces visibles présentes sur les véhicules sont protégées au titre du droit des dessins et modèles". Cette disposition confère ""un véritable monopole" aux
constructeurs pour la distribution de ces pièces (rétroviseurs, ailes, capots, vitres etc.), relève M. Pfister.
D'autres pays en Europe ont en revanche choisi de libéraliser ce marché, permettant la fabrication et la distribution de ces pièces de rechange par d'autres acteurs. "L'ouverture à la concurrence du marché des pièces de carrosserie pourrait permettre de contenir les prix des constructeurs", juge l'association de consommateurs UFC Que Choisir. Le CCFA, la Csiam et le CNPA mettent en garde contre une telle ouverture, qui "porterait un coup terrible à la compétitivité de l'industrie, à l'activité et à l'emploi dans la filière en France", quand 71% des pièces de carrosserie des français PSA Peugeot Citroën et Renault sont produites en France, selon eux. Un argument rejeté par la Feda (distributeurs indépendants). "On espère qu'une filière de production de pièces se développe en France", explique Yves Riou, délégué général.
Les autres facteurs mis en cause par l'Autorité sont le manque de disponibilité de certaines pièces de rechange chez les réparateurs indépendants, leurs difficultés à avoir toutes les informations techniques nécessaires à la réparation des véhicules, les clauses comprises dans certains contrats de garantie qui peuvent dissuader le consommateur de s'adresser à un indépendant et le recours à des prix de détail conseillés dans la filière. AFP
L'enquête menée par l'Autorité de la concurrence
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