Richard Descoings retrouvé mort à New-York

Le directeur de Sciences-Po a été retrouvé mort sur le lit de sa chambre d'hôtel de Manhattan.

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La police de New York a ouvert une enquête après le décès encore inexpliqué du directeur de l'Institut d'études politiques (IEP, Sciences Po) de Paris, Richard Descoings, mardi 3 avril. Agé de 53 ans, il a été trouvé nu, sur son lit, vers 13 heures (19 heures, heure de Paris), dans sa chambre de l'hôtel Michelangelo, à New York.

La police a ouvert une enquête, mais a précisé qu'il n'y avait pas de "preuve d'acte criminel".

L'universitaire devait représenter l'Europe dans une réunion de grands leaders d'universités, sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s'est dit dans la soirée "profondément attristé" par cette mort.

Chambre "en désordre"

La chambre était "en désordre", mais le corps ne portait pas de "signe évident de traumatisme", selon le chef adjoint de la police de New York, Paul Browne. Il a expliqué que les enquêteurs n'avaient pas de "preuve d'acte criminel".

Le désorde s'expliquerait par l'intervention du personnel médical qui a cherché à le réanimer. Dans un premier temps, le commissaire-adjoint avait indiqué enquêter sur "la possibilité que d'autres personnes se soient trouvées dans la pièce à un moment donné",  mais il s'est ensuite refusé à tout commentaire sur le sujet. Les enquêteurs n'ont toutefois pas écarté la possibilité qu'une autre personne se soit trouvé dans la chambre, ni un suicide, selon l'agence Reuters.

L'hôtel Michelangelo, à New York, où Richard Descoings a été trouvé mort, le 3 avril 2012. (STAN HONDA / AFP)

La police attend les conclusions du légiste

Il a également semblé écarter l'hypothèse d'un cambriolage. Certains objets initialement manquants ont été retrouvés. Selon NBC, l'ordinateur portable et le téléphone du directeur de Sciences Po ont été jetés par la fenêtre de sa chambre qui se trouvait au 7e étage, et retrouvés sur un palier du 3e étage.

La police a précisé qu'elle attendait de connaître les conclusions du médecin légiste, pour se prononcer sur les raisons de la mort. Dans la nuit de mardi à mercredi, une source proche des forces de l'ordre citée par l'agence Reuters, avait déclaré que Richard Descoings serait mort dans des "circonstances suspectes".

"A 10h30, il dormait"

Richard Descoings ne s'est pas présenté à la conférence de l'université de Columbia à laquelle il devait participer mardi matin. Du coup, des collègues ont appelé à son hôtel, selon une source policière. Lorsque des employés se sont rendus à sa chambre une première fois, ils ont cru l'entendre ronfler et n'ont pas insisté.

Selon le commissaire adjoint, le directeur de Sciences Po a été vu vivant pour la dernière fois à 10h30. A cette heure là, "il dormait", selon lui. Richard Descoings toujours absent à la conférence, les employés se sont présentés de nouveau devant sa chambre et ont cette fois ouvert la porte. Ils l'ont retrouvé mort à ce moment-là.

Seize ans à la tête de Sciences Po Paris

En seize ans et quatre mandats à la tête de l'IEP de la rue Saint-Guillaume, Richard Descoings a profondément changé cette institution. Il l'a rendue accessible à des élèves de familles pauvres, aux étudiants étrangers (40% du total actuel) et il a notamment créé six autres campus en France.

Ces derniers mois, Richard Descoings avait été critiqué pour la suppression de l'épreuve de culture générale au concours d'entrée de Sciences Po. Il avait aussi été la cible d'une polémique qui visait son salaire et de sa prime variable, sur lesquels il s'était justifié dans un entretien à Libération, le 31 janvier.

Le campus Sciences-Po de Reims en deuil

Ouvert en septembre 2010, le campus euro-américain de Sciences Po Paris à Reims accueille deux promotions d' étudiants venant  d'Amérique du Nord, du Canada et d’Europe.

"Un grand serviteur de l'Etat"

Le président Nicolas Sarkozy a salué la "carrière exceptionnelle d'un grand serviteur de l'Etat" après avoir appris la mort de Richard Descoings, qui était également conseiller d'Etat. "Il aura consacré toute sa vie à la cause qu'il s'était choisie et dont rien ne l'avait détourné : l'éducation", a ajouté Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat avait chargé Richard Descoings, début 2009, d'engager une concertation pour préparer une réforme des lycées. Son rapport, remis en juin de la même année à l'Elysée, est à l'origine de la réforme appliquée à la rentrée 2010.

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, a immédiatement fait part de sa "grande tristesse". "C'était un homme de passion et de vision et c'était mon ami. Je garde un profond respect pour Richard Descoings", a-t-il déclaré. "Son dynamisme et son enthousiasme mais aussi son goût pour les idées nouvelles lui ont donné la force de réviser de nombreuses idées reçues (...) Il s'est ainsi attaqué très tôt au thème qui m'est cher de l'ascenseur social", a ajouté le ministre.

"En ce moment de grande tristesse, je rends hommage à la mémoire d'un homme de passion qui n'a eu de cesse de s'engager en faveur de l'égalité et de l'accès de tous au savoir", a réagi de son côté le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. "La France a perdu aujourd'hui un éminent représentant de l'école française de sciences politiques, un infatigable acteur du rayonnement universitaire de notre pays dans le monde", a-t-il complété.

Les premiers hommages régionaux à Richard Descoings

Arnaud Robinet : « Très ému par la disparition de Richard Descoings avec qui j'ai échange plusieurs fois. Un grand serviteur de la France nous quitte. »

Serge Pugeault : « Une pensée pour l'épouse de R Descoings et pour H Crès, directeur adjoint, avec lesquels nous avons tant travaillé depuis 3 ans ½ ». « Un souvenir: ma rencontre de R Descoings dans son bureau à Paris en juin 2008 pour lui "vendre" Reims avec JY Heyer... ».

Catherine Vautrin : « Décès de Richard Descoings l'homme qui avait fait entrer les quartiers à Sciences Po : visionnaire et défenseur de l'égalité des chances ».

Benoist Apparu : « Hommage à Richard Descoings, j avais eu la chance de travailler avec lui. »

Jean-Paul Bachy : « Très attristé par le décès de Richard Descoings qui a permis l'ouverture d'une antenne de sc po Reims ».

Adeline Hazan : "J’apprends avec une profonde tristesse le décès de Richard Descoings, Directeur de Sciences Po.

Mes premières pensées vont à sa famille et à ses proches aujourd’hui en deuil. Je pense également aux enseignants et aux étudiants également touchés par cette disparition tragique.

Je tiens à rendre hommage à un homme qui a choisi de consacrer sa vie et sa carrière au service de l’Etat et de l’intérêt général.

Richard Descoings a su faire de Sciences Po un établissement internationalement reconnu, moderne et ouvert sur le monde. L’installation récente du campus euro-américain à Reims en est une belle illustration.

Je veux saluer la force de son engagement pour lutter contre les inégalités sociales et permettre aux élèves issus des milieux populaires d’accéder aux grandes écoles.

Il restera pour chacun de nous celui qui a su, guidé par son audace et ses convictions, ouvrir la voie à une éducation plus juste."

Les étudiants du campus de Reims : "C’est avec une immense tristesse que nous avons appris hier dans la nuit le décès de notre directeur, Richard Descoings.
Visionnaire, il a œuvré pendant près de seize ans au développement de Sciences Po. Père de la convention CEP, réformateur des modalités d’entrée et surtout, créateur des campus en région, Richard Descoings aura, malgré les nombreuses critiques auxquelles il a été soumis, profondément marqué notre Institution.
Tout le campus s’est recueilli à 10h00 pour saluer la mémoire de celui sans qui nous ne serions pas là, comme l’a rappelé Olivier Ruchet.
Aujourd’hui, c’est tout Sciences Po, et notre campus plus encore, qui pleurent le premier de ses pionniers qui n’aura pas l’occasion de voir notre première promo diplômée
…"

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