Le Président de la République se prononce pour la poursuite de l'exploitation de la centrale nucléaire
Fessenheim: avant la visite de Nicolas Sarkozy
La venue du Président Sarkozy à la centrale nucléaire de Fessenheim est confirmée. Le chef de l'Etat est attendu sur place jeudi en fin de matinée. C'est un signe fort de soutien au nucléaire.Il devrait se prononcer contre la fermeture de la doyenne des centrales françaises
Le Président Nicolas Sarkozy a prononcé un discours de soutien au nucléaire. Il ne fermera pas la doyenne des centrales françaises malgré le prix à payer pour renforcer la sécurisation du site.
Nicolas Sarkozy farouche partisan de l'énergie nucléaire
Nicolas Sarkozy a confirmé ce jeudi 9 février à Fessenheim la décision du gouvernement de poursuivre l'exploitation de la centrale nucléaire alsacienne, la plus ancienne du parc français, après le feu vert en janvier de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "On ne la fermera pas cette centrale, il n'en est pas question (...) Pourquoi est ce qu'on la fermerait? Pour des raisons politiques?", a déclaré M. Sarkozy à des salariés de la centrale EDF lors d'une visite du site, estimant qu'une telle décision serait "une erreur magistrale".
"On a besoin de la centrale pour le chauffage et l'industrie, c'est 70% de l'électricité nécessaire en Alsace. "Où est-ce qu'on irait la chercher?", a également demandé le chef de l'Etat, farouche partisan de l'énergie nucléaire.
Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande, qui s'est engagé à réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité française, a annoncé son intention, s'il est élu, de fermer la centrale de Fessenheim pendant son mandat. Mis en service en 1977 pour une durée de fonctionnement initialement prévue à quarante ans, le site de Fessenheim est critiqué par les antinucléaires européens qui dénoncent son âge, les risques de séisme et d'inondation.
La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait un temps évoqué le scénario d'une fermeture de Fessenheim. Mais un audit de sécurité commandé à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) l'a écarté en déclarant en janvier tous les réacteurs du parc français bons pour le service, moyennant des travaux de sécurité supplémentaires pour un surcoût évalué à 10 milliards d'euros.
Les antinucléaires ne rencontreront pas le Président
Ce matin à Heiteren (68), un conseiller du président a reçu les doléances d'élus et de militants antinucléaires à défaut d'une véritable rencontre avec le chef de l'Etat.
Six associations antinucléaires avaient écrit, mercredi, au président de la République Nicolas Sarkozy pour lui demander une rencontre à l'occasion de sa visite. "Quels que soient les travaux qu'EDF pourra mener, quels qu'en soient les coûts, rien ne pourra changer au fait que cette centrale est située en zone sismique, sous le niveau du Grand Canal, et se trouve en fin de vie", écrivent les signataires. Ils souhaitent remettre au chef de l'Etat "la liste des près de deux cents communes et communautés de communes d'Alsace, d'Allemagne et de Suisse", représentant 1,6 million d'habitants, qui ont "demandé par motion l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim", et celle des "493 élus d'Alsace, de tous bords politiques, qui (...) ont fait la même demande". M. doit se rendre jeudi matin à Fessenheim pour y prononcer un discours sur la sûreté des installations nucléaires et la politique énergétique.
Mise en service en 1977, la doyenne des centrales nucléaires françaises est très décriée par les écologistes, qui y dénoncent les risques sismiques et d'inondation, et la multiplication d'incidents liés selon eux à la vétusté des réacteurs. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu en janvier un rapport selon lequel la centrale de Fessenheim est apte à continuer à fonctionner. Fessenheim devra toutefois renforcer le "radier", la dalle de béton sur laquelle est construit chaque réacteur, ces travaux s'ajoutant à ceux exigées par l'ASN dans toutes les centrales pour accroître leur "robustesse".
L'ASN a aussi souhaité que soient examinées par l'exploitant les conséquences
de la rupture des digues du Grand Canal d'Alsace. EDF a indiqué que le coût des travaux du radier était "absorbable". Directeur de l'ingénierie nucléaire chez EDF, Jean-Marc Miraucourt a estimé dans un entretien aux Echos leur coût à 15 millions d'euros.
(D'après l'AFP).