Près de 200 employés d'Orange venus de toute l'Alsace ont répondu présent au préavis de grève
Suicide d'un salarié d'Orange : journée de grève
Près de 200 employés d'Orange venus de toute l'Alsace ont répondu présent au préavis de grève. En cause la mort de leur collègue qui s'est suicidé le 8 mars dernier en laissant une lettre accusant ses conditions de travail, et la dénonciation de la course à la productivité.
Un salarié de France Télécom-Orange à Schiltigheim, en banlieue de Strasbourg,s'est suicidé le 8 mars à son domicile après avoir dénoncé ses conditions de travail dans un courrier, a-t-on appris mercredi auprès des syndicats et de sa famille. La CGT avait appelé à un rassemblement des salariés jeudi dernier à Strasbourg et à une journée de grève en Alsace ce mardi .
Jacky Goeller, technicien d'intervention d'Orange âgé de 58 ans, s'est tiré une balle dans la tête après avoir évoqué dans une lettre "la responsabilité de l'entreprise dans son geste désespéré", a dénoncé Frédéric Karas, délégué syndical CGT à France Télécom. La famille a confirmé à l'AFP l'existence de cette lettre, sans vouloir en dévoiler
les termes exacts. Dans sa lettre, le technicien "cite nommément les responsables, des cadres de l'entreprise. Mais c'est une responsabilité globale, c'est un système de management"qui l'a poussé à se suicider, a expliqué à l'AFP M. Karas, évoquant un "climat de suspicion, de défiance".
La victime, qui allait partir en pré-retraite en septembre, se plaignait notamment du programme OPTIM, un système automatisé de gestion quotidienne de son plan de travail, de l'absence d'embauches de jeunes techniciens, et de la mise en place programmé d'un système de géolocalisation, a précisé le délégué syndical.
La direction de France Télécom-Orange avait confirmé à l'AFP le suicide de son collaborateur "en dehors de l'entreprise" et fait part de sa "tristesse" et de son émotion". Une enquête a selon elle été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les causes du drame. Une réunion xtraordinaire du CHSCT a également eu lieu le 14 mars, au cours de laquelle "il a été décidé le principe d'une enquête pour étudier les circonstances du drame".
Une cellule psychologique a été mise en place, a-t-elle précisé. "Le climat social s'est apaisé dans l'entreprise. Néanmoins, cet évènement nous montre qu'on doit rester très vigilant", a ajouté la direction, précisant que le salarié n'était "impliqué dans aucune restructuration". Confrontée à une vague de suicide depuis 2008, France Télécom avait lancé en 2010 un "contrat social" pour mettre fin à la crise. AFP