Une fillette de cinq ans aurait été livrée par sa mère à un homme pour qu'il puisse abuser d'elle sexuellement.
Lundi 13 août, le père de la fillette, via son avocat Me Gérard Welzer, a fait part de sa volonté de se constituer partie civile dans cette affaire.
Le jeune homme aurait du mal à croire à la culpabilité de son ex-compagne et cette procédure serait un moyen d’avoir accès au dossier de l'enquête et de comprendre ce qui a bien pu se passer à Talange le vendredi 3 août.
Toujours selon Me Welzer, il s’agit aussi, et avant tout, de défendre les intérêts de la fille de son client, d’aider à sa « reconstruction ». Dans le même temps, le père aurait également réclamé la garde de son enfant, actuellement placée en foyer.
Retour sur les faits
Samedi 4 août, une mère se présente avec sa fille à l’hôpital des enfants de Nancy. Originaire d'Archettes (88), la maman a été redirigée là par son médecin généraliste, installé dans les Vosges. La fillette présente d’importants saignements et est immédiatement prise en charge par les équipes de soins. Intrigués par la nature des blessures, les membres de l’équipe médicale ont rapidement alerté la brigade des mineurs.
Lundi 6 août, interrogée par les forces de l'ordre au sujet des blessures de son enfant, la mère a présenté successivement deux versions différentes. La première parle d’une chute lors de la visite du zoo d’Amnéville le vendredi 3 août. La seconde d’un arrêt sur une aire d’autoroute le vendredi soir. Un homme aurait alors profité de l’absence de la mère pour violer l’enfant. Aucune de ces deux versions n'ont semblé crédibles aux yeux des enquêteurs qui les ont réfutées après confrontation aux éléments de l'enquête.
Au cours d’une seconde audition, les enquêteurs obtiennent ce qui semble être le fin mot de l'histoire. En janvier 2012, la mère aurait rencontré un homme sur internet avec lequel elle aurait établi une correspondance régulière. Des échanges qui se seraient poursuivis jusqu’à l’après-midi du vendredi 3 août où la mère aurait amené son enfant au domicile de son contact situé à Talange. L’homme aurait alors abusé de la fillette jusque tard dans la nuit.
Mardi 7 août, un Talangeois de 38 ans décrit comme "poli et discret" par ses voisins a été interpellé puis placé en garde à vue par les gendarmes de Maizières-lès-Metz. Au cours de cette garde à vue, l'homme aurait reconnu sa relation avec la mère mais nié les faits qui lui étaient reprochés.
Mercredi 8 août, à l'issue d'une première comparution devant le juge d'instruction, la mère de la fillette et son violeur présumé ont été écroués. Le juge leur a également signifié leur mise en examen pour "viol et agression sexuelle aggravée".
Dans cette affaire la mère de famille est assistée par Me Zakia Aït-Ali Slimane, tandis que le pédophile présumé est assisté par Me Anne Bichain.
Jointe par téléphone, Me Bichain a confirmé que son client niait l'intégralité des faits qui lui sont reprochés et qu'ils "ne collent pas du tout avec sa personnalité". Elle a ajouté qu'il faudrait attendre les résultats des analyses ADN qui ne devraient pas manquer d'être pratiquées. Elle a également rapporté que les familles étaient traumatisées par cette affaire.
De son côté, pour Me Aït-Ali Slimane, son sentiment personnel est que les personnalités des deux protagonistes sont très complémentaires. Ils semblent être très attachés l'un à l'autre et la question d'une emprise de l'un sur l'autre se pose. Lors de l'audition sa cliente lui est apparue très abattue et a semblé avoir pris conscience de la gravité des faits.