L'un des trois ex-otages libérés après plus de cinq mois de captivité est originaire de Souffelweyersheim
Trois ex-otages français, dont une jeune femme, Léa Romary, originaire de Souffelweyersheim, libérés après avoir été aux mains d'Al-Qaïda au Yémen pendant plus de cinq mois, sont rentrés lundi en France .
Les trois ex-otages français, libérés après cinq mois de captivité aux mains d'Al-Qaïda au Yémen, sont rentrés lundi en France sur fonds de démenti par son gouvernement du paiement d'une rançon. Le Falcon transportant les otages s'est posé vers 20H35 (19H35 GMT) sur l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris.
Les trois humanitaires, âgés de 25 à 30 ans, ont été accueillis au pied de l'avion par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, selon le Quai d'Orsay. Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie française avait rappelé sur la chaîne de télévision France 3 que "la France a pour principe de ne pas payer de rançon pour des raisons d'Etat bien sûr", saluant "le rôle décisif joué par les autorités omanaises" dans la libération des Français.
Selon des sources tribales et de sécurité, une rançon aurait en effet été payée pour la libération des trois Français. "Il n'y a pas eu d'intervention militaire", avait ajouté M. Juppé. "Nous avons eu des preuves de vie qui se sont succédé. Ils sont en bonne santé", avait-il dit. Plus tôt, les humanitaires avaient exprimé leur soulagement à Mascate. "Nous sommes très heureux d'être enfin libres et de pouvoir retourner dans nos familles", avaient-ils dit dans un communiqué lu devant les journalistes par un des ex-otages.
"Nous remercions tous les trois le sultan Qabous d'Oman pour son implication et pour tous les efforts déployés afin de nous mener vers la liberté, et nous sommes très reconnaissants pour l'hospitalité qui a été offerte au cours de notre présence à Oman", avait-il ajouté. Les ex-otages qui semblaient en bonne santé étaient arrivés à Mascate à bord d'un avion militaire omanais en provenance de Salalah, à un millier de kilomètres au
sud de la capitale du sultanat.
Les trois humanitaires dont la libération avait été annoncée dans la nuit de dimanche à lundi avaient été conduits par la route depuis le sud du Yémen jusqu'au sultanat d'Oman, selon un chef tribal ayant contribué à leur libération au Yémen. Un homme d'affaires yéménite, Ahmed Ben Férid al-Souraimeh, qui vit en exil dans le sultanat d'Oman et a contribué à leur libération, se trouvait avec eux dans l'avion, selon le correspondant de l'AFP.
Les trois humanitaires travaillaient pour l'ONG française Triangle Génération Humanitaire à la remise en état d'infrastructures dans l'immense province désertique du Hadramaout, dans l'est du Yémen. Selon des chefs tribaux, ils ont été transférés pendant leur détention de cache en cache dans les zones sous contrôle du réseau extrémiste Al-Qaïda. Après ces libérations, il reste cinq Français retenus en otage dans le monde, l'un ayant été enlevé en Somalie, les quatre autres au Niger. La présidence française avait annoncé dans la nuit de dimanche à lundi la libération des trois Français enlevés le 28 mai.
Mais selon un médiateur tribal, ils ont en fait été relâchés plusieurs jours auparavant et transférés l'un après l'autre à Oman. Leur libération n'a été annoncée qu'après l'arrivée du dernier otage au sultanat d'Oman. Le président français Nicolas Sarkozy avait "remercié chaleureusement le sultan d'Oman et les autorités omanaises pour leur aide déterminante, ainsi que toutes les personnes ayant contribué à cet heureux dénouement".
A Lyon, un responsable de Triangle Génération Humanitaire a confié ne pas avoir "imaginé un dénouement aussi rapide". "On n'imaginait pas un dénouement aussi rapide", a déclaré à la presse le co-directeur de l'ONG, Christian Lombard. Après la disparition de ses trois employés, l'ONG avait suspendu ses programmes au Yémen en proie à une vague de violences liées à un mouvement de contestation du régime et à un regain d'activité d'Al-Qaïda dans le Sud. Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus. Plus de 200 d'entre eux y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité ont été libérés sains et saufs. AFP