La semaine du 7 mai s’annonce riche en jours de repos. Les Français vont pouvoir bénéficier du mardi 8 mai et du jeudi 10 mai, fériés. Et éventuellement des ponts qu’ils occasionnent. Mais qu’en est-il de leurs enfants?
Mai, c’est le mois des ponts – voire des viaducs. Vous allez pouvoir en profiter pour faire un barbecue en famille, ou emmener vos enfants à la montagne, c’est chouette. Sauf que non. Vous faites peut-être partie des chanceuses et chanceux à bénéficier des ponts de la fête de la victoire (mardi 8 mai) et de l’Ascension (jeudi 10 mai). Mais vos enfants ne sont pas censés en profiter, quand bien même vous voudriez leur faire sécher les journées du 7 mai ou du 11 mai.
"C’est problématique que certaines personnes aient déjà l’idée de faire sécher leurs enfants", estime un professeur sur le groupe Facebook. Sharing is Caring - Strasbourg. C’est aussi la position du rectorat, qui maintient officiellement les cours prévus les jours de pont. Mais dans le Centre, la Normandie, la Bretagne, et le Pays-de-la-Loire, le rectorat a décidé de prendre les devants en décalant les vacances de printemps – du 21 avril au 7 mai – sur la période du 25 avril au 14 mai. Refus net dans le Grand Est : "On ne voulait pas perturber un calendrier qui avait déjà été communiqué avec les chefs d'établissement mais aussi les parents d'élèves et les transports scolaires."
"On peut rester à la maison" vs "C’est pas à la carte"
Mais sur le terrain, la situation n’est pas la même. Dans une école de Schiltigheim, une enseignante a carrément conseillé à ses élèves de "dire à [leurs] parents qu’ils [pourront les] garder à la maison car il ne va pas y avoir grand-monde en classe". Elle assurera tout de même ses cours, comme tou(te)s ses confrères et consœurs, mais évitera pour son cas d’aborder les points cruciaux du programme.Si on en croit notre consultation lancée sur Facebook (mais pas forcément représentative), une majorité de parents a l’intention d'envoyer leurs enfants à l'école: 60%. C'est l'avis de cette fille de professeurs : "L'instruction est obligatoire, et si vous avez décidé de mettre vos enfants à l'école, la moindre des choses est de respecter la présence. Ce n'est pas à la carte." Un avis proche d'une enseignante/parent d'élève : "Faire rater l'école aux enfants sous de tels prétexte [...] c'est leur montrer que finalement l'école ce n'est pas si important."
En outre, certains parents ont scolarisé leurs enfants dans le privé, où ils rapportent que les périodes de vacances ont été décalées comme dans les régions citées plus haut dans l’article. D’autres, qui sont concernés par le public, enverront tout de même leurs enfants à l’école : "Moi elles iront à l'école. Ce sont des jours appréciables pour réviser." Parfois à regret: "Mon fils ira à l’école même si en effet j’aurais vraiment aimé qu’il n'y aille pas le 11, qu'on puisse avoir 4 jours tous ensemble."
Et souvent car c'est le seul choix qui s'offre à eux, comme en témoigne cette maman qui ne profite pas du pont: "Comme on travaille, pas le choix : ils vont à l'école!"
Dernier avis d’une personne pleine de malice, son opinion divergeant un peu de celle des autres parents : "C'est pas en mettant son enfant à l'école qu'on peut justement profiter de sa journée de pont ?" À méditer.