Depuis le 23 juillet, un peu plus d’une centaine de caravanes occupent le terrain de football de Krautergersheim (Bas-Rhin). Le maire déplore un manque d’infrastructures pour accueillir les gens du voyage dans de meilleures conditions et appelle les autorités à agir.
Cela fait quelques années que le terrain de football de Krautergersheim (Bas-Rhin) subit les allers et venues des caravanes des gens du voyage. Un groupe de plus d’une centaine de véhicules vient d’arriver le 23 juillet 2021. Le problème, c’est que le terrain qu'ils ont choisi n’est pas une aire d’accueil.
Depuis la loi du 5 juillet 2000, les communes de plus de 5000 habitants sont tenues de leur aménager des sites d’accueil. Krautergersheim ne compte pas autant d’habitants. C’est à l’échelle de la communauté de communes qu’il faut s’organiser pour accueillir les caravanes. Mais l'aire en question n'est pas suffisamment grande pour le groupe.
"Je ne suis pas en colère contre les gens du voyage, je suis en colère contre le système administratif qui ne fait pas bien son travail", regrette René Hoelt, maire de la commune. "Il n’y a pas assez d’aires d’accueil". Même constat du côté des gens du voyage qui résideront jusqu’au 8 août sur les terrains de tennis, l’air de jeux et le terrain d’entraînement de football.
"C’était le seul terrain apte à nous recevoir en terme de capacité. On est un grand groupe, on n’avait pas trop le choix", explique Mathieu Bouillon, chef du village des gens du voyage. "On a demandé un champ à la préfecture qui nous a été refusé. Si on nous avait donné un autre lieu, on ne serait pas venus ici".
10.000 euros de dégâts
Delphine Bahloul, vice-présidente du club de football du village, raconte les investissements que le club venait de faire. "Samedi dernier, avant l’arrivée du groupe, on a monté des nouveaux buts. Si on avait su, on ne l’aurait pas fait." Le club constate des dégâts sur la pelouse du terrain d’entraînement. "Qui va payer les réparations ?", s'interroge la vice-présidente . "Ça coûte cher et le club n'a pas les moyens."
Sur les 10.000 euros de dégâts évalués par le club, le groupe des gens du voyage a proposé de verser 4000 euros. Cette somme a été refusée par la commune. Le club de football, contraint de s'adapter pour continuer son activité, n’est pas rassuré. "Les joueurs vont s’entraîner sur le terrain d’honneur en attendant que les gens du voyage partent. Mais je ne sais pas dans quel état il sera. En général on essaye de le préserver. On ne l’utilise que pour les grandes occasions comme les matchs."
Pour éviter que le problème se reproduise à l'avenir, le maire compte démarrer un chantier. "Dès qu’ils seront partis, nous allons commencer des travaux pour sécuriser l’accès aux infrastructures afin que d’autres gens du voyage ne puissent plus s’y installer dans le futur. Mais ce n’est pas une solution. Car demain, ce seront les autres communes qui subiront leur arrivée."
René Hoelt a également prévu des recours en justice dans l’espoir de faire bouger les lignes. Selon le chef du village, Mathieu Bouillon, le manque d’infrastructures pour les gens du voyage serait un problème presque partout en France.