Après le site de Dehlingen (Bas-Rhin) installé en 2013 et celui de Herbitzheim, à peine dix kilomètres plus loin, en fonction depuis 2017, un troisième projet d'éoliennes vient d'être lancé en Alsace Bossue. Et si la volonté verte y est grandissante, cela reste un vrai parcours du combattant.
Trois à huit éoliennes qui alimenteraient 5.000 à 20.000 habitants, voici le tout nouveau projet éolien qui vient d'être lancé entre les communes d'Oermingen et de Keskastel (Bas-Rhin). Si ce projet devait voir le jour, il viendrait compléter les deux sites existants (Dehlingen et Herbitzheim) et ainsi produire une bonne partie de l'electricité des 25.000 habitants d'Alsace Bossue. Un territoire qui se rapprocherait, ainsi, de l'autosuffisance énergétique.
"Il faut y croire, ne rien lâcher" nous avoue Michel Kuffler, maire de Herbitzheim qui aujourd'hui perçoit 20% des retombées économiques entrant dans la caisse de la Communauté de communes d'Alsace Bossue (comptez 65.000 euros par site éolien) ainsi que quelques milliers d'euros pour la location du terrain à la société marseillaise qui a installé les éolienne dans sa commune et qui est propriétaire du site.
Une réalité bien moins rose pour la commune de Dehlingen qui, à ce jour, ne perçoit quasiment rien. En 2013 quand le site a vu le jour tous comptaient sur les retombées de la taxe professionnelle, mais voilà cette taxte a disparu depuis. Et si depuis le 1e janvier 2019 l'Etat a ordonné aux Communautés de communes de reverser 20% des gains aux communes, cela ne règle pas le problème des six premières années de fonctionnement du site où madame le maire a vu tourner les pales au-dessus de son village sans en ressentir les bénéfices : "on nous promettait 40.000 à 60.000 euros par an, nous recevons à ce jour 7.000 euros grâce à une contribution et à la taxe foncière. Il y a tout de même une petite différence".
Produire de l'électricité grâce au vent et ainsi sortir du nucléaire n'est donc pas de tout repos. L'enjeu pour les prochaines années sera bien évidemment de convaincre les habitants de l'intérêt de ces parcs éoliens et alléger les éatpes administraitves décourageantes. Aujourd'hui, le vent produit 5%
de l'électricité française. Une lente transition énergétique qu'il faudrait certainement dynamiser.