L'Inspection du Travail a refusé le licenciement du docteur Isabelle Kryvenac, médecin du travail de l'usine de PSA de Metz-Borny (SMAE), surnommée "Docteur Courage" par les salariés, en avançant notamment une atteinte à son indépendance.
L'Inspection du Travail a refusé le licenciement du docteur Isabelle Kryvenac, médecin du travail de l'usine de PSA de Metz-Borny, surnommée "Docteur Courage" par les salariés, en avançant notamment une atteinte à son indépendance, a-t-on appris mardi 8 septembre 2015 auprès de son avocate.
La direction de l'usine, qui a reçu la décision de l'Inspection du Travail le 4 septembre, a indiqué à l'AFP qu'elle allait la contester en déposant un recours hiérarchique auprès du ministère du Travail.
Le reportage de Séverine Dangin et Yves Kreidl :
"Nous avons démontré que la direction de PSA avait porté atteinte au principe d'indépendance du médecin du travail en exerçant une pression sur elle.Mme Kryvenac a une très haute idée de sa fonction. Pour respecter le serment d'Hippocrate, elle doit être indépendante. Elle ne prononce pas des inaptitudes à tout va, ce qui permet les licenciements." Me Marie-Laure Dufresnes-Castets, avocate du Dr Isabelle Kryvenac.
Selon l'avocate, l'Inspection du Travail a estimé que Mme Kryvenac ne se trouvait plus en période d'essai au moment du licenciement, mais également que "la rupture avait un lien avec la fonction du Dr Kryvenac, qui doit conserver toute son indépendance".
Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT de PSA, le médecin "a soulevé des pratiques douteuses et très contestables de la direction de PSA en matière de santé au travail".
"Elle a trop bien fait son travail de médecin, d'ailleurs elle a tous les ouvriers derrière elle", a ajouté Emmanuel Boulanger, représentant syndical CGT de l'usine de Metz-Borny. "En CHSCT, elle n'avait rien le droit de dire, la direction mettait le veto à tout".
Surnommée "Docteur courage" par de nombreux salariés, Mme Kryvenac est soutenue dans cette affaire par une pétition en ligne, lancée par la CGT, qui totalisait mardi plus de 2.000 soutiens.
En interne près de 750 salariés de PSA Metz-Borny ont signé une pétition contre le licenciement du médecin du travail et "un comité de soutien, composé d'une quarantaine de personnalités nationales (syndicales, médicales, scientifiques, artistiques, politiques,...) se rassemble", comprenant entre autres le comédien Philippe Torreton, le député écologiste Noël Mamère et le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, selon un communiqué de la CGT.
L'usine de Metz-Borny, qui fabrique des boîtes de vitesse, emploie quelque 1.600 salariés.