L'oeuvre architecturale de Le Corbusier inscrite au patrimoine mondial

L'oeuvre architecturale de Le Corbusier a été inscrite au Patrimoine mondial, a annoncé dimanche l'Unesco dans un tweet. Il y a une réalisation de l'architecte en Alsace qui ne figure pas dans ce classement et on en trouve aussi en Lorraine et en Franche-Comté. (avec AFP) 

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"La proposition a été adoptée sans changement, par consensus. C'était proposé pour inscription et le comité a suivi la recommandation", a précisé à l'AFP Agnès Bardon, une porte-parole de l'Unesco. Adopté lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à Istanbul, suspendue samedi en raison de la tentative de putsch militaire, avant de reprendre dimanche matin, ce classement porte sur dix-sept réalisations de l'architecte franco-suisse, dont dix situées en France. Parmi eux celui de Firminy (centre-est de la France), le deuxième plus grand site après celui de Chandigarh en Inde, avec un quartier, sa maison de la culture son stade, sa piscine et son église ou encore la "Cité radieuse" à Marseille.

"Cette bonne nouvelle survient après plus de dix ans de travail, de concertation et deux échecs", s'est félicité dans un communiqué Benoît Cornu, 1er adjoint à Ronchamp (Haute-Saône), qui préside depuis 2016 l'Association des Sites Le Corbusier créée en 2010. "Cette étape n'est pas un aboutissement ! Il s'agit, désormais, de valoriser ce patrimoine devenu mondial, de le protéger et de le léguer à nos héritiers dans les meilleures conditions, pour qu'ils en fassent de même", a-t-il ajouté. En outre, parmi les candidatures examinées dimanche à Istanbul, celle de la chaîne des Puys et de la faille de la Limagne, doit être aussi étudiée dimanche en soirée, selon l'Unesco. "Une séance extraordinaire doit être organisée à Paris, en septembre prochain, pour les candidatures qui n'auront pas pu être examinées à Istanbul", a précisé dimanche à l'AFP, au téléphone, Marc Petit, un membre de la délégation française présente sur place et président-fondateur de l'Association des sites Le Corbusier. Selon lui, le calendrier de la conférence permanente du comité du patrimoine, initialement programmée du 10 au 20 juillet", se terminera dimanche soir au lieu de mercredi en raison de l'actualité turque.

Dix-sept réalisations, sur une cinquantaine, de Le Corbusier entrent au patrimoine de l'Humanité : 

La France, où l'architecte d'origine suisse fut naturalisé, est le pays le plus représenté avec 10 des 17 sites. Mais pour témoigner de sa dimension internationale, des sites en Suisse, Belgique, Allemagne, Argentine et au Japon font aussi leur entrée à l'Unesco.

ALLEMAGNE
- Les maisons de la Weissenhof-Siedlung au sein d'un lotissement pour travailleurs, à Stuttgart (1927)
ARGENTINE
- La maison du Docteur Curutchet, à La Plata, près de Buenos Aires (1949)
BELGIQUE
- La maison Guiette, à Anvers (1926)
FRANCE (en plus de Ronchamp et Saint-Dié-des-Vosges)
- Les Maisons La Roche et Jeanneret, à Paris (1923)
- La Cité Frugès, à Pessac, près de Bordeaux, sud-ouest de la France (1924)
- La Villa Savoye et loge du jardinier, à Poissy en région parisienne (1928)
- L'immeuble locatif à la Porte Molitor, à Boulogne-Billancourt, en région parisienne (1931)
- La Cité radieuse, unité d'habitation à Marseille, sud de la France (1945)
- Le cabanon de Le Corbusier, à Roquebrune-Cap-Martin sur la Côte d'Azur (1951)
- Le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette, à Éveux au nord de Lyon (1953)
- La maison de la Culture au sein du quartier de Firminy-Vert, 2e plus grand site de l'architecte après Chandigarh, proche de Saint-Etienne, dans le centre-est de la France (1953)
- Les Alsaciens peuvent facilement en découvrir deux situées à proximité de la région. Il s'agit de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, à Ronchamp, près de Belfort, réalisée en 1950. Tout comme La manufacture Claude et Duval à Saint-Dié-des-Vosges, construite en 1946.
INDE
- Le complexe du Capitole, à Chandigarh, à 250 km au nord de New Delhi (1952) A Chandigarh, Le Corbusier a participé à l'élaboration du plan de cette ville nouvelle, construite peu après l'indépendance de l'Inde et structurée en sept voies de circulation, de l'autoroute au chemin piéton. Il a aussi réalisé les trois bâtiments administratifs dits du Capitole (Secrétariat, Palais de l'Assemblée et Bâtiment de la Haute-Cour). 
JAPON
- Le musée national des Beaux-Arts de l'Occident, à Tokyo (1955)
SUISSE
- La petite villa au bord du lac Léman (1923)
- L'immeuble Clarté à Genève (1930)

 



Les réalisations de Le Corbusier en Alsace ou à proximité

En plus des deux réalisations en Lorraine recensées plus haut dans la liste des 17 édifices classés, l'architecte a réalisé plusieurs bâtiments dans l'Est qui ne font pas partie de ce classement : la Cité Radieuse de Briey en Lorraine et l'écluse de Kembs-Niffer en Alsace inaugurée le 15 avril 1961. Située sur la commune de Kembs dans le Haut-Rhin et construite par Le Corbusier, elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 2005.
Le Corbusier aurait également pu construire le Palais de la musique et des Congrès Strasbourg : le maire de l'époque, Pierre Pfimlin, avait en effet demandé à l'architecte de concevoir un projet. Celui-ci n'a finalement pas vu le jour, mais une maquette du site imaginée par Le Corbusier existe bel et bien, conservée dans les réserves du musée d'art moderne de la ville (cliquez ici pour voir notre reportage).
Un épisode évoqué par Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg, dans un communiqué qu'il fait paraître un communiqué ce 18 juillet (voir encadré ci-dessous).
 


France 3 Alsace avait tourné un reportage il y a tout juste un an sur le grand architecte. Profitant d'une exposition consacrée à Le Corbusier au Centre Pompidou, nous étions partis visiter La Maison Blanche de La Chaux de Fonds, la première oeuvre de Corbu, réalisée dans sa ville natale en Suisse. Vous pouvez retrouver article et reportage en suivant ce lien
 
Réaction de la Ville après le classement de certaines oeuvres de Le Corbusier
Voici le texte publié par Alain Fontanel, premier adjoint au Maire de Strasbourg en charge de la culture et du patrimoine :

La 40ème session du Comité de l'UNESCO à Istanbul a décidé d’ajouter à la liste du patrimoine mondial dix-sept œuvres de l’architecte Le Corbusier reparties entre sept pays.
C’est une juste reconnaissance de ce travail même si aucune des dix œuvres de l’architecte retenues en France n’est située en Alsace. « Il faut dire que la relation entre l'Alsace et Le Corbusier est avant tout l'histoire d'un rendez-vous manqué, en particulier avec Strasbourg et le projet avorté de Palais de la musique et des Congrès », remarque Alain Fontanel, Premier adjoint en charge de la culture et du patrimoine.
Le projet dessiné en 1962 par l’architecte à la demande de Pierre Pfimlin, alors Maire de Strasbourg, ne verra en effet jamais le jour pour des raisons financières, puis du fait du décès de son concepteur. Il ne reste de ce projet qu'une étonnante maquette en bois aujourd'hui dans les réserves du MAMCS, ainsi que des plans conservés aux Archives de la Ville.

L'année prochaine, lors du prochain Comité de l'UNESCO en juillet 2017, la candidature française sera celle de Strasbourg, avec la candidature de la Neustadt, ainsi que celle de la Polynésie française avec le marae de Taputapuātea.

« Il faut continuer à nous mobiliser et ne pas oublier qu'une candidature pour un classement au patrimoine mondial n'est jamais un long fleuve tranquille. Il aura ainsi fallu dix ans et deux échecs pour obtenir le classement de l'œuvre de Le Corbusier. La candidature française de la chaîne des Puys vient pour sa part d'être rejetée par le Comité et renvoyée à 2019 », souligne Alain Fontanel.
Le chemin jusqu’à l’examen du dossier de la Neustadt par le prochain Comité, en juillet 2017, sera ponctué de nombreuses réunions et les visites de la mission d’inspection de l’UNESCO, dès cet automne.
« J'irai pour ma part défendre notre dossier auprès des ambassadeurs des différents États membres du Comité au cours des prochains mois », annonce le premier adjoint en charge du dossier.

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