La culotte de cuir toujours à la mode en Allemagne

C'est la saison des fêtes de la bière en outre-Rhin. Une occasion pour les plus mordus de sortir les tenues traditionnelles, dirndl pour les dames, lederhose c'est à dire culotte de peau pour les messieurs. Cela nous a donné l'idée d'aller visiter une des dernières tanneries allemandes.

Après la deuxième guerre mondiale, les tanneries de Biberach ont dû fermer les unes après les autres. Elles étaient devenues trop polluantes en utilisant la chimie à tort et à travers. Seule la tannerie Kolesch, restée fidèle aux méthodes traditionnelles est parvenue à s'en sortir. Ici on utilise des peaux de cerf, des peaux de daim, du sel, de la chaux, de l'eau et de l'huile de poisson. Le reste c'est de la patience et surtout un sacré savoir-faire.

Exactement comme autrefois, les peaux sont rincées dans la rivière qui longe la tannerie. Comme autrefois, elles sont tannées au moulin construit par la corporation en 1699. De lourds marteaux en bois les travaillent pour, peu à peu, les transformer en cuir. Le processus est bruyant et long. Les peaux sont martelées à trois reprises, une douzaine d'heures chaque fois. Empilées, étendues, séchées, on peut ensuite les teindre et les coudre. Il s'est passé une année depuis l'arrivée des peaux dans la tannerie. La couturière peut enfin les tailler et les assembler pour en faire des pantalons, culottes, vestes, tenues traditionnelles ou cuir de rocker.

Une clientèle venue du monde entier se sert ici. Les plus nombreux sont des groupes folkloriques et des orchestres traditionnels. Mais il y a aussi de plus en plus de particuliers à la recherche d'une tenue originale ou d'un simple pantalon en cuir.