L'émotion est toujours aussi grande à Langres (Haute-Marne). La boulangerie Gallien, condamnée à fermer par la justice en raison de nuisances sonores, doit engager d'importants travaux pour rester ouverte. Une réunion à l'initiative de la mairie s'est tenue ce mardi 14 janvier.
La boulangerie Gallien est au coeur de toutes les discussions. A Langres, mais pas seulement ... La boutique située dans le centre-ville de la commune de Haute-Marne a eu les honneurs de nombreuses télévisions, radios et autres journaux. L'histoire rocambolesque de cette boulangerie a fait le tour de France. Un différend de voisinage qui a suscité beaucoup d'émotions également sur les réseaux sociaux.
Le couple de voisins se plaint de nuisances sonores à la suite d'un changement de matériel de la boulangerie. Un conflit qui dure depuis 8 ans. Le 13 juin 2019, le tribunal de grande instance de Chaumont a donné raison aux voisins. Éric Gallien avait six mois pour s'exécuter pour un coût total qu'il estime à 125.000 euros. Mais l'échéance arrive à son terme au 28 janvier. Et s'il ne réalise pas ces travaux, la justice lui impose de payer à la partie adverse une indemnité journalière de 100 euros.
Une réunion et de l'espoir pour le boulanger
A l'initiative de la maire de Langres, plusieurs collectivités locales se sont retrouvées ce mardi matin aux côtés de Sophie Delong pour évoquer l'avenir de la boulangerie. "Il s'agit de mettre en place un accompagnement et d'aider la famille Gallien. L'idée, c'était de savoir ce que chacun peut lui apporter," explique-t-elle. Etaient présents à cette réunion également le conseil départemental, la région, la chambre des métiers, le Grand Langres et le pays du sud haut-marnais. "C'est important pour moi de sauver la boulangerie. C'est pourquoi il faut étudier toutes les pistes possibles pour garder cette institution dans notre ville d'autant qu'une quinzaine de salariés perdront leur emploi en cas de fermeture," ajoute-t-elle.Le maintien de la boulangerie est un enjeu pour toute la commune. "J'ai la conviction que le commerce de notre centre-ville se porte mieux, rue Didedort, il n'y a plus que deux ou trois pas de portes vacants. La situation est loin d'être désespérée comme je l'entends parfois. Même si je ne veux pas pécher par excès d'optimisme, on ramène des habitants grâce à notre politique de logements et ils iront forcément à la boulangerie ..." explique-t-elle.125.000 euros, c'est une estimation qui prend en compte le montant des travaux mais aussi les coûts liés au démontage du matériel et la perte de recette liée à l'arrêt temporaire de l'activité.
- Sophie Delong, la maire de Langres
Le calendrier est acté. La semaine prochaine, le couple de boulangers a rendez-vous à la chambre des métiers. Il s'agira alors de conseiller les époux Gallien et de les accompagner dans la constitution du dossier de demandes de subventions. "La chambre des métiers a vraiment les compétences pour aller au fond des dossiers aussi bien judiciaires que financiers," insite la maire de Langres.
"C'est une journée positive"
Les époux Gallien ont retrouvé quelque peu le sourire "même si rien n'est fait, même s'il n'y a rien de concret après cette réunion," admet Carole Gallien. "Mais de voir autant de monde autour de la table, cela m'a fait plaisir. C'est une vraie main tendue et on a bein senti que tout le monde veut mettre sa pierre à l'édifice," explique la femme du boulanger.Il y a urgence, c'est une course contre la montre qui s'est engagée. Mais ce matin, j'ai bien vu que tout le monde est derrière nous et c'est encourageant.
- Carole Gallien
"On pense que 120.00 euros suffiront," précise Carole, "mais nous faisons peu de marge malgré un bon chiffre d'affaires. Sur ces cinq dernières années, nous n'avons eu qu'un seul bilan positif." L'échéance du 28 janvier est-elle définitive ? "Il n'y a pas d'obligation à tout arrêter à cette date," explique-t-elle, "mais nous devrons payer 100 euros à chaque jour dépassé et ça peut monter très vite."
De toute façon, on ne va pas s'arrêter du jour au lendemain ! Il y a tous nos clients sans oublier l'hôpital et le lycée, on va continuer à leur livrer du pain même si on doit payer les astreintes.
- Carole Gallien
C'est donc une première journée pleine d'espoir. "La première !" sourit Carole Gallien, "même si rien n'est certain. On va monter des dossiers, donner tous les documents, tous les éléments nécessaires." Et de conclure "le chemin pour maintenir la boulangerie au 30 place Jenson est encore long."