Le pass sanitaire imposé aux centres commerciaux de plus de 20.000 mètres carrés fait partie des points discutés en Conseil des ministres ce lundi 19 juillet. En Alsace, au moins neuf d'entre eux sont concernés mais la liste pourrait s'allonger en fonction du mode de calcul de la surface retenue.
Après les lieux de loisirs et de culture le mercredi 21 juillet, le pass sanitaire va devenir obligatoire dans les restaurants, centres commerciaux, cinémas et trains à partir du 1er août prochain. Seuls les centres commerciaux d'une superficie supérieure à 20.000 mètres carrés devraient être concernés par l'obligation de contrôler le pass sanitaire. Un projet de loi doit être adopté en Conseil des ministres ce lundi 19 juillet, une semaine après les annonces d'Emmanuel Macron.
Le seuil retenu de 20.000 mètres carrés est le même qui avait été choisi en janvier dernier, quand le gouvernement avait fermé les centres commerciaux non alimentaires dépassant cette surface, soit 396 centres en France. En Alsace, au moins neuf centres commerciaux sont concernés :
- dans le Haut-Rhin, les deux centres commerciaux de Cora situés l'un à Houssen, l'autre à Wittenheim, ainsi que l'hypermarché Carrefour à Illzach.
- dans le Bas-Rhin, la galerie Auchan Hautepierre, le centre commercial Rivetoile et celui de la Place des Halles à Strasbourg, le centre commercial de Cora à Mundolsheim, celui de Leclerc à Geispolsheim et à Illkirch-Graffenstaden celui de Auchan.
Surface prise en compte : c'est le flou
Mais cette liste pourrait s'allonger en fonction du mode de calcul de la surface prise en compte. En février dernier des centres commerciaux étaient contraints de baisser leurs rideaux alors qu'ils n'étaient pas concernés dans un premier temps. En cause: l'intégration de certains éléments comme les bureaux et les réserves dans le décompte de la surface utile.
Le centre commercial de Dorlisheim, notamment, avait été obligé de fermer du jour au lendemain. Et pourrait bien être concerné par le pass sanitaire, s'inquiète Denis Dotter, le président de Dorlicom, l'association des commerçants de la galerie. "J'ai posé la question ce matin au député Philippe Meyer, qui doit rejoindre l’Assemblée où le projet doit être débattu demain, projet dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants. J’ai interpellé aussi Charles Sitzenstuhl, conseiller régional de Sélestat et conseiller du ministre de l'économie Bruno Le Maire, qui n’a pas plus de précisions. Mon souhait est de faire entendre la voix des petits centres commerciaux parce qu’a priori il y aurait un préjudice si on est concernés."
La Porte Jeune de Mulhouse est susceptible de se voir imposer le pass sanitaire pour les mêmes raisons.
Un pass qui ne passe pas
Les préjudices en question dont parlent Denis Dotter, les responsables des centres commerciaux les redoutent depuis l'annonce de la mise en place du pass sanitaire. Selon lui, le contrôle, qui devrait se faire à l’entrée de la grande surface, va dissuader les clients, "ils préfèreront aller dans les centres-villes ou dans les petites surfaces ou la pass sanitaire n'est pas obligatoire. Et là, pour nous, il n'y aura pas d'aide pour compenser le manque à gagner".
Denis Dotter dit devoir être fixé sur son sort dans les 24 ou 48 heures maximum, quand le décret sera publié. Et avec lui les autres centres commerciaux dans le même cas.
Pour corser le casse-tête, le Conseil d'Etat, dans un avis rendu le lundi 19 juillet, estime que les personnes ne disposant pas d'un pass sanitaire ou d'un test PCR négatif doivent pouvoir avoir accès aux pharmacies et aux hypermarchés et supermarchés alimentaires situés dans les centres commerciaux de plus de 20 000 m².
Du côté de la préfecture, c'est pour l'instant le même flou qui prévaut. La liste des centres commerciaux concernés par le pass sanitaire ne pourra être publiée qu'après le vote de la loi attendue pour la fin de la semaine.