Ce lundi, le tribunal de Grande Instance de Toulouse a condamné le laboratoire Merck à mettre à disposition de 48 plaignants l'ancienne formule du Levothyrox. Le laboratoire a par ailleurs annoncé ce mardi que l'ancienne formule sera partiellement disponible jusqu'à fin 2019.
L'ancienne formule du Levothyrox sera partiellement disponible en France "tout au long de 2019" a annoncé son fabriquant, le laboratoire Merck ce mardi. Chaque mois, moins de 50.000 boîtes seront ainsi mises à disposition des patients qui possèdent une ordonnance, un volume équivalent à celui de 2018 et qui correspond "aux besoins des patients" selon Valérie Leto, pharmacienne responsable de Merk.
Le laboratoire affirme répondre à une demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui a listé fin octobre cinq solutions pérennes pour les patients souffrant de troubles de la thyroïde et affirmé évaluer "d'autres spécialités princeps ou génériques" pour "la diversification de l'offre thérapeutique".
"Concernant Euthyrox (médicament équivalent à l'ancienne formule de Levothyrox), l'ANSM demandé au laboratoire Merck de poursuivre sa mise à disposition en France sur l'année 2019 pour permettre aux patients encore traités par Euthyrox de s'adapter à un nouveau traitement", a précisé l'ANSM dans un communiqué publié le 31 octobre.
Cette annonce du laboratoire arrive au lendemain d'une décision du Tribunal de Grande Instance de Toulouse qui lui ordonne de continuer à fournir à l'ancienne formule à 48 plaignants, au moins jusqu'à la fin du mois de mars. A partir du 1er janvier 2019, si cette ancienne formule ne leur était pas fournie sous 48 heures, Merk devrait verser 500 euros par jour de retard à chacun de ces patients.
Le tribunal a par ailleurs ordonné une expertise médicale des plaignants, pour établir s'il y a ou non un lien entre les effets qu'ils décrivent avoir ressenti et la prise de la nouvelle formule du Levothyrox, comme le rapportent nos confrères de France 3 Occitanie.
3 experts sont donc mandatés, ils devront rencontrer tous les plaignants. Une avancée selon le Dr Nicolas Bouvier. "Je pense que c'est une avancée significative qui va permettre de réaliser des expertises médicales et j'espère biologiques" explique ce médecin généraliste rémois qui a porté plainte en 2017 contre le laboratoire Merk pour mise en danger d'autrui. "J'ai même moi cherché des éléments à l'étranger. J'ai adressé des patientes dans un centre spécialisé dans les expertises en métaux lourds. Nous avons retrouvé du mercure dans le corps d'un certain nombre de patientes qui avaient pris du levothyrox nouvelle formule, ce qui est extrêmement inquiétant. "
Les magistrats toulousains demandent notamment à trois experts médicaux "d'expliquer en quoi le Levothyrox nouvelle formule diffère de l'ancienne formule, quels étaient les effets attendus et dire s'il est possible d'expliquer les symptômes rapportés (...) et s'ils étaient évitables par une adaptation thérapeutique adéquate".