Abandonner les zones les plus touchées de la commune, détruire certains bâtiments ou encore creuser de nouvelles tranchées autour des maisons menacées par le gonflement des sols : ce sont autant de recommandations contenues dans ce rapport publié mardi.
Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), missionné en juillet 2016 par la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, a rendu mardi un épais rapport qui préconise douze solutions pour freiner les mouvements de terrain que subit le village de Lochwiller depuis maintenant sept ans.
Des « désordres » depuis 2008
En 2008, un habitant de Lochwiller avait fait réaliser un forage pour une installation géothermique. Les travaux avaient accidentellement mis en contact la couche argileuse avec de l’eau sous-terraine. Après plusieurs tentatives de colmatage infructueuses en 2008 et 2015, c’est tout le système géologique qui avait fini par être perturbé. La colline avait alors irrémédiablement commencé à « gonfler » comme une immense éponge, provoquant d’impressionnantes fissures sur les maisons et même l’affaissement de certaines rues.
Sauver ce qu’on peut, abandonner le reste
Parmi les mesures préconisées par le rapport du CGEDD, les experts ont constaté que le colmatage définitif du forage est désormais exclu. Ils suggèrent d’assécher des terrains à proximité, en pompant l’eau en profondeur, et de drainer les eaux superficielles. Ou encore de continuer à creuser des tranchées pour limiter la pression du terrain sur les constructions et renforcer les fondations des bâtiments qui le nécessitent.
Surtout, le CGEDD demande « d’abandonner les zones dans le lotissement déjà indemnisées ou en voie de l’être », estimant que c’est probablement « la solution la plus simple, assurément la moins coûteuse désormais. » La plupart des maisons touchées « ne sont plus occupées » et « leurs propriétaires ont déjà été dédommagés », précise le rapport.
Les experts recommandent aussi d’améliorer la connaissance de la géologie de Lochwiller et d’anticiper l’évolution des mouvements de terrain dans les différents secteurs du village.
L’indemnisation en question
Le CGEDD estime les dégâts « sur l’ensemble des bâtiments affectés » à 11,5 millions d’euros. Plusieurs dispositifs pourront être mis en œuvre pour indemniser les habitants : les assurances des entreprises qui ont réalisé les travaux à l’origine des désordres, celle des particuliers qui les ont sollicités, ou encore le régime collectif de catastrophe naturelle. « Aucun régime ne saurait être parfait », conclut toutefois le rapport.