Eviter des retards dans les échanges avec le Royaume-Uni nécessite de revoir quelques notions douanières fondamentales pour les entreprises. Le Brexit se profile et pour celles qui sont concernées, il est grand temps de se préparer à cette échéance inédite.
Des réunions pour se préparer au Brexit. En ce début mars 2019, les pouvoirs publics multiplient ce type de rendez-vous pour accompagner les entreprises concernées.
Comme en milieu de semaine, à la préfecture de la Moselle. Véronique Bouillot, gérante de société a répondu à l’invitation. Un petit entretien de quelques minutes avec un responsable des douanes et le sentiment de ne pas être venue pour rien !
« Ce rendez-vous, c’est surtout une façon de gagner du temps » explique la chef d’entreprise mosellane « Voir des personnes qui travaillent au quotidien sur cette problématique, c’est super ! J’ai pris un rendez-vous avec un agent des Douanes. C’est certains, il va me faire du temps et sans doute de l’argent (rires).
Oui ça rassure, on ne se sent pas seule ! ».
"On ne peut pas se permettre d’avoir des couacs !"
Véronique dirige une petite entreprise dans la banlieue de Metz, Mantis. La filiale européenne d’un groupe américain spécialisé dans la vente d’outils de jardins. 30% de son chiffre d’affaire est réalisé avec le Royaume Uni.La crainte pour cette PME de dix salariés, ce sont les problèmes de logistique. Respecter les délais de livraison vers le Royaume Uni risque de devenir un vrai casse-tête…
A une période de l’année cruciale, le Printemps…
Là où Véronique réalise une grosse partie de son chiffre d’affaire.
« Mon activité est très saisonnière et la date du Brexit, le 29 mars, c’est en plein dans notre haute saison ! C’est là qu’on va envoyer beaucoup de colis, facturer beaucoup de clients, aussi bien des particuliers que des entreprises… On ne peut pas se permettre d’avoir des couacs ! Il y a peut-être des choses qui vont nous tomber dessus… On n’a peut-être pas tout anticiper même si je suis plutôt sereine. Concernant l’envoi des marchandises, on ne peut pas se permettre d’avoir des problèmes type allongement des délais ou autres… il faut maintenir un flux ! »
"Il y a des millions d’euros en jeu"
Car l’échéance arrive vite, le Brexit, c’est le 29 mars. Une véritable révolution sur laquelle les Douanes travaillent au quotidien.En Lorraine, elles estiment à 750 le nombre d’entreprises qui commercent régulièrement avec le Royaume Uni. « Il y a des entreprises qui ont des fournisseurs et d’autres des clients. Il y a de tout. Des entreprises qui vont faire une commande ponctuelle... Là l’impact va être minime. Mais il y a aussi des sociétés où il y a des millions d’euros en jeu ! Pour elles, c’est primordiale d’être prêt. Jusque maintenant, il n’y avait pas de formalités douanières, c’est donc un bouleversement majeur dans la logistique de ces entreprises» assure Philippe Sales, Chef du Pôle d'action économique des douanes de Lorraine.
« En mesure du flux de ces entreprises avec les Royaume Uni, il y a des mesures à prendre, rapidement ou pas… Mais en cas de non accord le 29 mars, on leur dit : préparez-vous au pire en espérant que ça ne se réalisera pas ! »
A Nancy aussi
Les agents de la direction régionale des douanes de Nancy aident également les entreprises à se préparer au « Brexit ».Ils proposent aux entreprises une série d’entretiens-conseil pour les préparer à cette échéance inédite.
Les Douanes à la rencontre des entreprises concernées :
- à Nancy : 7, 15, 20 et 29 mars, 2, 11, 19 et 25 avril 2019 ;
- à Épinal : 8, 14, 22, et 28 mars, 9, 16 et 24 avril ;
- à Ennery, près de Metz : les 11, 21 et 26 mars, 5, 12, 18 et 26 avril 2019 ;
- à Verdun : les 5 mars et 4 avril 2019.