Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer contraint de se justifier après les révélations de presse sur le syndicat Avenir lycéen qui aurait été fondé pour servir sa communication. Homme clé du dossier, Jean-Marc Huart, l'actuel recteur de l'académie Nancy-Metz, garde la confiance du ministre.
Selon le journal Libération, le syndicat Avenir lycéen a été fondé en décembre 2018 pour servir la communication de l'actuel ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer au moment où ce dernier était confronté à une vague de protestation contre le projet de réforme du bac. Officiellement apolitique, ce nouveau syndicat est en fait beaucoup plus proche du pouvoir qu'il ne le dit, puisque plusieurs membres de la direction étaient engagés chez "les jeunes avec Macron". D'autre part, début novembre le site d'informations Mediapart a révélé que ce jeune nouveau mouvement lycéen avait bénéficié en 2019 de 65.000 euros d'argent public pour organiser son congrès, alors que l'argent a été dilapidé en frais de bouche et autres dépenses fastueuses. Hier soir, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer s'est défendu sur les ondes de RTL:
"Vous avez juste des lycéens qui ont peut-être dépensé de manière inopinée l'argent qu'ils avaient. J'ai tout de suite demandé une enquête là-dessus, point à la ligne". Des parlementaires de la France Insoumise et des syndicats étudiants ont réclamé une commission d'enquête parlementaire. "Pourquoi pas une commission d'enquête, ça peut être intéressant" a répondu Jean-Michel Blanquer.Si vous regardez de près ce qui est dit dans ces articles, il y a vraiment beaucoup de sauce et peu de lapin. On voit bien que Libération et Mediapart essayent de faire une affaire à partir de rien.
Jean-Marc Huart numéro 2 du ministère à l'époque
Pourquoi le nom de Jean-Marc Huart, l'actuel recteur de l'académie Nancy-Metz et de la région académique du Grand-Est, apparait-il dans cette affaire qui vise en premier lieu le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer ? Pour répondre à cette question, il faut se pencher sur le parcours professionnel de ce proche du ministre. En décembre 2018, au moment de la naissance de ce syndicat lycéen, Jean-Marc Huart était directeur général des affaires scolaires, en gros le numéro 2 du ministère. Un emploi de l'ombre dans la grande maison de l'Education nationale. Mais dans les faits c'est un poste clé où le ministre place en général quelqu'un de confiance. Le journal Libération s'appuyant sur de nombreux témoignages affirme que le syndicat Avenir lycéen "aurait germé rue de Grenelle dans l'entourage proche de Jean-Michel Blanquer". C'est pourquoi le nom de Jean-Marc Huart revient en boucle dans le cadre de cette affaire. Ce matin, France 3 Lorraine a sollicité l'actuel recteur de l'académie Nancy-Metz pour qu'il réponde à ces accusations. En retour, son service de communication nous a transmis ce message:"Je rappelle simplement que dans le cadre de ces anciennes fonctions j'avais des relations avec toutes les associations et organisations lycéennes dans le cadre de leurs engagements. Je m'exprimerai le moment venu si nécessaire".Je vous confirme que par principe je ne souhaite pas m'exprimer sur des sujets qui relèvent de mes anciennes fonctions.
"Un fonctionnaire ou un cadre supérieur suit les ordres qui lui sont donnés. Jean-Marc Huart fait son job de recteur, ce qui s'est passé avant on préfère attendre que les choses soient avérées avant de commencer à le juger", explique-t-elle.Pour nous, le premier responsable cela reste Jean-Michel Blanquer.
"Je suis affecté d'être mis en cause"
Ce soir, Jean-Marc Huart a accordé une interview à nos confrères du Républicain Lorrain, dans laquelle il déclare: "je suis serein et affecté. Serein car personne ne pourra vous dire que j'ai refusé le dialogue avec les organisations syndicales lycéennes, des plus contestataires à celles qui étaient plus favorables à la politique du ministère. Je suis affecté d'être mis en cause."J'ai échangé avec le ministre. Il m'a confirmé qu'il avait toute confiance en mon action.