Le Luxembourg a réussi à développer une mini industrie cinématographique. Plus de 1 000 personnes travaillent dans le secteur, 25 sociétés y produisent chaque année une vingtaine de longs métrages régulièrement primé dans de nombreux festivals.
C'était en septembre 2018. Toute la famille du cinéma luxembourgeois était réunie sur scène, à l'occasion des "Filmpräis", l'équivalent de la cérémonie des Césars.
Des nominés, des récompenses, un palmarès… Tout y est ! Car au-delà du folklore tapis rouge et smoking blanc, le cinéma, au Grand-Duché, c'est une réalité. Chaque année, le pays produit une trentaine de films. La plupart du temps, des coproductions internationales.
Les professionnels disposent même d'un studio, « Filmland », 4000 m2 pour tout type de tournage répartis sur quatre plateaux, tout ce qu'il faut pour faire du cinéma.
Un des précurseurs au Grand-Duché, c'est Nicolas Steil. Cela fait 30 ans qu'il y produit des longs métrages et même des séries télé comme récemment « Bad Banks ». Les prix, les récompenses, il connaît. Le cinéma made in Luxembourg, il l'a vu grandir vite ! Une réussite évidente mais dont l'équilibre reste très fragile.
explique Nicolas SteilÉconomiquement, le Luxembourg va bien. Le problème dans la plupart des pays quand on doit rogner sur le budget, on rogne sur la culture
Une aide financière
Car au Luxembourg, sans l'aide de l'Etat, pas de secteur cinématographique. Une enveloppe d'environ 30 millions d'euros est distribuée chaque année aux producteurs du pays par le biais du Film Fund. Cela permet de soutenir une vingtaine de films à hauteur de 25% du coût total. Une aide financière sélective, une avance sur recette calquée sur le modèle français qui a fait ses preuves mais que les professionnels souhaiteraient voir augmenter.
Les films d'animation
Il y a aussi un secteur ou le Luxembourg s'est fait un nom, c'est celui de l'animation. Des classiques comme « Ernest et Célestine » ou encore « Le chant de la mer » ont été conçu ici dans ce studios de création qui emploient près de 50 personnes. A sa tête, un belge : Stephan Roelants.Le Luxembourg est un pays très international, très petit et très flexible. On ouvre des perspectives qui sont plus difficiles à mettre en œuvre dans les grands pays et le rôle du Luxembourg c’est d’essayer des choses, d’être avant-gardiste .
Depuis 20 ans, la société ne compte plus les nominations aux Césars ou même aux Oscars. Son secret, la défense d'une certaine idée du film d'animation. Une démarche artisanale, familiale et engagé ! Un pied de nez à Disney.
Aujourd'hui, l'industrie cinématographique fait travailler au Luxembourg entre 1 000 et 1 200 personnes. Un modèle est même peut être en train de naitre qui conjugue à la fois une ambition économique à l'américaine et l'ambition artistique à l'européenne.