Le conseil des ministres a entériné ce mercredi 8 avril le remplacement de Christophe Lannelongue au poste de directeur de l'Agence régionale de santé du Grand Est. Il était mis en cause après ses propos sur le maintien de la suppression de 598 emplois et 174 lits au CHRU de Nancy.
Christophe Lannelongue, directeur de l'Agence régional de santé (ARS) du Grand Est a été limogé ce mercredi 8 avril 2020 en conseil des ministres. L'intéressé nous a confirmé l'information et s'est refusé à tout commentaire. Il est remplacé par Marie-Ange Desailly-Chanson, inspectrice générale des affaires sociales.
Selon les observateurs, ce proche d'Agnès Buzyn paie ses propos tenus la semaine dernière à L'Est Républicain et son interview réalisée par notre journaliste Jean-Christophe Panek ce dimanche 5 avril, dans laquelle il maintient la nécessité du plan d'économie longuement discuté en Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo) jusqu'à l'été 2019 et définitivement validé fin janvier pour le CHRU de Nancy.InfoF3 - Joint à l’instant par téléphone, Christophe Lannelongue, le directeur général de l'ARS #GrandEst confirme son limogeage sur décision du conseil des ministres et se refuse à tout commentaire
— JC Panek Pro (@JCPFTV) April 8, 2020
Ce plan, accompagné d'un financement de l'Etat de 500 millions d'euros prévoyait la suppression de 598 emplois et de 179 lits sur les cinq prochaines années.
Mais depuis la pandémie du coronavirus, l'état des hôpitaux publics en France a montré la nécessité de geler les différents plans pour évaluer, une fois la crise passée, ce qu'il convient finalement de faire. Ce qu'a rappelé Olivier Véran, le ministre de la Santé en début de semaine : "A Nancy comme partout, l'heure est à la mobilisation de tous pour faire face au covid19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra."
De même que le Premier ministre Edouard Philippe, après que de nombreuses voix de professionnels et d'élus lorrains s'étaient faites entendre en réaction aux propos du directeur de l'ARS. Sur le fond, le plan d'économie du CHRU deNancy est simplement suspendu. Et même si plusieurs élus demande sa révision à l'issue de la crise du coronavirus, rien ne dit qu'il ne sera pas simplement remis en place.À Nancy comme partout, l'heure est à la mobilisation de tous pour faire face au #COVID19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent & de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisa° sont évidemment suspendus à la grande consulta° qui suivra
— Olivier Véran (@olivierveran) April 5, 2020
Pas regretté par la CGT
Interrogé en début d'après-midi sur l'annonce du départ de Christophe Lannelongue, Julien Hézard, secrétaire général de l'union départementale de la CGT de Meurthe-et-Moselle, estime, comme d'autres, que ce départ, qui était souhaité par le syndicat, est "logique en raison de la teneur de ses propos inacceptables et de sa volonté manifeste de poursuivre le plan d'économie du CHRU de Nancy."On ne regrettera pas M. Lannelongue.
- Julien Hézard, CGT 54
"Il faut que parte avec lui sa politique en direction du CHRU et de l'ensemble des hôpitaux du groupement hospitalier de territoire GHT7." Aujourd'hui, ce que l'épidémie de coronavirus a mis en évidence, selon le syndicaliste, c'est "le besoin de ne pas supprimer de lits et de ne pas supprimer de personnels."
Si comme de nombreux acteurs de la vie lorraine, la CGT avait été marquée par les propos du directeur de l'ARS en fin de semaine dernière, elle particulièrement mal vécu sa mise en cause directe par Christophe Lannelongue. Elle estimait qu'il avait fait du syndicat le "bouc émissaire de ses malheurs." Elle dénonçait "des termes péjoratifs et diffamants à l’encontre de la CGT du CHRU" et des insultes envers "les responsables de la CGT qui seraient bien planqués au chaud".
Le syndicat rappelle "que ses militants, y compris la responsable de la CGT du CHRU, font partie des soignants ou des personnels non-soignants aussi indispensable à la bonne marche des hôpitaux, mobilisés pour lutter contre le COVID-19 ou tout autre pathologie, et qu’ils travaillent dans les services de l’hôpital à raison de 12 heures par jour."