La direction du CHRU présentait, ce mardi 16 juillet, son plan d’économie au Comité interministériel de modernisation des soins. 600 emplois, soit 200 de plus que prévu, seront sacrifiés pour obtenir le soutien financier de l’Etat et sortir les comptes du rouge. Verdict à l'automne.
La direction du CHRU a présenté ce mardi 16 juillet 2019 à Paris, son nouveau plan d’économie au Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins (Copermo). Et ce sont finalement près de 600 emplois, soit 200 de plus que prévu, qui seront sacrifiés pour obtenir le soutien financier de l’Etat et sortir les comptes du ‘’rouge’’.
L'Etat dira à l'automne si ce plan lui paraît suffisant pour continuer de soutenir l'établissement hospitalier régional.
"Projet purement économique"
C’est une véritable saignée pour les syndicats qui sont très en colère et que nous avons rencontré ce mardi matin.Cette annonce du plan de la direction, en amont de la rencontre parisienne, lors du dernier conseil de surveillance a fait l’effet d’une bombe parmi le personnel. Il prévoit plus précisément la suppression dans les cinq ans à venir de 598 postes et de 174 lits.C'est un projet purement économique qui met de côté le patient et le personnel.
- Stéphane Maire, secrétaire CFDT
Ce plan de restructuration drastique a pour but de convaincre l’Etat d’aider financièrement le CHRU. Cela lui permettrait de recentrer ses activités sur 2 sites, au lieu de 7. Cette réorganisation doit permettre de substantielles économies. En effet les comptes du CHRU sont encore dans le rouge, même si le déficit est passé sous la barre des dix millions d'euros.
Un plan inacceptable
Du côté des syndicats, on crie au scandale. Selon Alex Georges, délégué CFDT, cette proposition est exagérée, d’autant plus qu’il n’y a aucune garantie que l’Etat va mettre finalement la main à la poche. 500 postes et 200 lits ont déjà été supprimés, sans que l’Etat ne se décide à accompagner la restructuration immobilière pourtant indispensable pour sauver l’établissement.Cette situation est d’autant plus grave, que, selon les syndicats, avec autant de restriction, il va sans doute falloir supprimer des services. Pour le directeur du CHU Bernard Dupont, "il n’y a malheureusement pas de plan B". C’est le seul qui lui parait jouable. D’autres CHU fonctionneraient avec les mêmes effectifs, selon lui.On ne les croit plus, ils n’ont pas tenu leurs engagements
- Alex Georges, délégué CFDT
Hénart confiant
Laurent Hénart, maire (MR) de Nancy et président du conseil de surveillance du CHU, n’imagine pas que l’Etat ne s’engage pas dans ce projet de restructuration, alors qu’il a accompagné ceux de Reims et Strasbourg.De plus, selon lui, l’équilibre budgétaire devrait être retrouvé d’ici trois ans et, comme il l'a souligné dans un tweet, "il est important de sauver l’un des 10 meilleurs CHU de France."
Notre @CHRU_de_Nancy a besoin d'une décision politique, bien au-delà de l'arithmétique. Les équipes consentent des efforts très importants. Nous sommes dans le top 10 des #CHU de France. Il n'y a aucune raison que les Lorrains soient moins bien traités ! #Nancy https://t.co/gJUeCP1ukz
— Laurent Hénart (@LaurentHenart) July 16, 2019
Cet été, tout le personnel du CHU de Nancy va retenir son souffle… Verdict à l’automne.