Les squelettes d'une cinquantaine de personnes datant du Néolithique ont été trouvés lors d'une fouille d'archéologie préventive à Saint-Memmie (Marne).
C'est une découverte rare et exceptionnelle que les chercheur.se.s ont faite dans la petite ville marnaise de Saint-Memmie. Les squelettes, très bien conservés, d'une cinquantaine de personnes datant d'environ 3.000 ans avant notre ère ont été trouvés lors d'une fouille d'archéologie préventive.
Leurs ossements sont presque intacts et les corps n'ont quasiment pas bougé. Ils appartiennent à des femmes et à des hommes de tous âges (nourrissons, adolescents, adultes…). La conservation des corps a été favorisée par le sol crayeux et n'aurait pas été possible dans une région au sol plus acide, par exemple.
Une équipe de quatre personnes de l'Inrap travaille chaque jour sur le site pour extraire et répertorier les os afin qu'ils soient ensuite étudiés. Ils devraient permettre aux anthropologue de mieux comprendre le mode de fonctionnement des hypogées, mais aussi les modes de vie de l'époque (alimentation, pratiques, état sanitaire…).
Cette découverte s'inscrit dans la mise au jour d'un hypogée néolithique, une sorte de tombeau creusé dans le sol. Cette pièce de 6 m2 prend la forme d'une cave ou d'une grotte creusée dans la craie. En Champagne-Ardenne, 160 hypogées ont été découverts mais seuls cinq d'entre eux ont pu être correctement étudiés. "Des squelettes on en voit beaucoup, mais aussi nombreux et au même endroit, beaucoup moins. Comme c'est une tombe typique de l'époque néolithique, soit elles ne sont pas conservées, soit elles sont très mal conservées.
Une chambre funéraire de plus de 5000 ans
Selon l'Inrap, cette hypogée, date de la fin du Néolithique, vers 3.500 à 3.000 ans avant notre ère. Il s'agit d'une sépulture collective dans un monument souterrain. Souvent directement creusé dans la craie, il prend la forme d’une cave ou d’une grotte et il est plus particulièrement représenté dans la Champagne crayeuse, entre Epernay et les marais de Saint Gond."Celui en fouille à Saint-Memmie, poursuivent les scientifiques, est constitué d’une entrée ouvrant sur un couloir en pente long de 3,80 mètres. Il mène à une antichambre permettant d’accéder à la chambre funéraire par un passage étroit permettant seulement le passage d’un homme recroquevillé. Cette chambre de 6 m2 est caractéristique des hypogées de la Marne appréhendés lors de fouilles. Cependant, l’entrée du monument interroge les archéologues : une partie du monument était-elle en élévation, accessible depuis le niveau du sol de l’époque, ou l’intégralité de la tombe était-elle souterraine ?".
On a rarement l'occasion de pouvoir fouiller des tombes comme celle-là.
- Isabelle Richard, responsable scientifique de la fouille.
Les fouilles, qui ont débuté en juillet, se déroulent dans le cadre de recherches archéologiques préventives lancées avant la construction d'un supermarché sur cette zone. Elles devraient se poursuivre jusqu'à la fin du mois de novembre 2019.