Face à la lutte contre le tabagisme, il est de l’intérêt des bureaux de tabac de diversifier leurs activités, avec l’objectif de devenir des commerces d’utilité locale. À Châlons-en-Champagne, Le Repaire, l’un des 192 buralistes de la Marne, propose désormais d’y faire livrer ses colis, en plus de divers autres services.
CBD, magazines, éléments décoratifs, peluches, produits locaux, spiritueux… Autant d’achats qu’il est possible d’effectuer dans le bureau de tabac Le Repaire, à Châlons-en-Champagne, en plus des habituelles cigarettes qui ont donné leur nom à ce type de boutique. “Avant ce n’était que ça, maintenant on propose une multitude de services”, souligne Geoffrey Sauvage,“commerçant d’utilité locale”, tel que l’on peut le lire sur la vitrine.
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Pour faire face à l’augmentation progressive des prix du tabac, le Marnais a vite compris qu’il avait tout intérêt à diversifier ses activités. Au 1er janvier 2024, le prix des paquets doit en effet augmenter de 40 à 50 centimes d’euros. Il atteindra 12 euros en 2025 et 13 euros courant 2026, d’après les dernières annonces du ministre de la Santé Aurélien Rousseau, en novembre.
Récupérer ses colis au bureau de tabac
C’est pourquoi, depuis peu, Geoffrey Sauvage a décidé de faire profiter de l’amplitude de ses horaires d’ouverture en devenant relais colis Pick Up, Colissimo, Chronopost et Amazon. Et la recette fonctionne : il réceptionne en moyenne 70 colis par jour et 125 pendant la période de Noël. “Ça montre aux gens qu’ils peuvent venir chez nous pour d’autres choses”, affirme l’homme de 32 ans.
Il y a un an déjà, il avait installé une “borne des buralistes”, qui permet à ses 250 clients par jour, en moyenne, de scanner des documents, demander sa carte grise, payer des factures, acheter des billets de train ou souscrire à une assurance habitation. “C’est très agréable d’avoir un bureau de tabac de cette façon. C’est utile à tout le monde, notamment à ceux qui n’ont pas toujours les moyens de se déplacer. Ça ramène un peu de vie au centre-ville”, se réjouit Jean-Pierre, un habitué.
Créer du lien social
D’autant qu’il est aussi possible de s’arrêter un instant pour boire une des boissons chaudes proposées à la vente, comme le fait régulièrement François : “Je viens chercher mon journal et en même temps je bois mon café”, décrit-il, assis en face de la table pliante du bureau de tabac. “C’est convivial et familial”, ajoute l’homme de 76 ans.
En mettant en place ce type de services, Geoffrey, ancien responsable de l’agence Veolia Eau à Vitry-le-François, souhaitait donner une nouvelle “utilité” à sa vie professionnelle, envieux d’être en “constante diversification pour devenir un commerce indispensable.” La remise en question, la continuelle évolution, le contact avec la clientèle… Voilà ce qui avait poussé le buraliste, il y a treize ans, à reprendre ce commerce avec sa femme, Magali.
Tous deux sont convaincus que les bureaux de tabac ont encore de beaux jours devant eux. Et les chiffres leur donnent raison : à l’échelle nationale, 40% des clients qui passent la porte d’un bureau de tabac ne fument pas, selon le président de la chambre syndicale des buralistes marnais, Alain Sauvage.
