Châlons-en-Champagne : grève à l’hôpital psychiatrique, "le médico-social est l’oublié du Ségur"

Pendant une heure, les professionnels de la maison d’accueil spécialisée de Châlons-en-Champagne ont stoppé toute activité, ce jeudi 15 octobre 2020. Ils sont les seuls de l’hôpital à ne pas bénéficier des 183 euros promis par le Ségur de la santé. Incompréhensible pour eux. 
 

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« Tout le personnel de l’hôpital va toucher 183 euros sauf nous », s'insurge Grégory Flamand. "Nous", ce sont les 60 employés de la Maison d'Accueil Spécialisée (MAS) du "Pré Saint-Jacques" à Châlons-en-Champagne. Des aides-soigants, infirmiers, agents de services ou encore moniteur-éducateur comme Grégory. C'est la première fois qu'il fait grève en neuf ans de carrière. 

Devant leur établissement, une enceinte diffuse des musiques du moment. On entend des rires. Derrière les masques, on devine des sourires... Pourtant le cœur est lourd. Lourd d'incompréhension. Ils ne toucheront pas les 183 euros nets/mois attribués aux professionnels de la fonction publique hospitalière par le Ségur de la Santé. Contrairement, à leurs collègues travaillant dans d'autres unités de l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne. « Même celui qui tond la pelouse ou change l’ampoule va les toucher. »
 


La raison : les soignants du médico-social ne sont pas concernés par cette augmentation. La MAS est, certes, une structure médico-sociale, mais elle est régie par l'hôpital psychiatrique. Elle accueille les patients une fois leur situation stabilisée. « On ne voit pas pourquoi ça serait différent, plaide C., aide-soignante. On exerce le même métier. On nous demande parfois de travailler dans les autres unités. Il y a vraiment une disparité. »  
 

Un sentiment d'injustice


Une explication qui hâtèrent ces professionnels. Au début, ils n'y croyaient pas. « On s’est dit, c’est comme la prime Covid. Nous sommes les oubliés, mais le tir va être rectifié », lance C. en haussant les sourcils. Eux aussi, comme ils le soulignent, ont participé à l'effort collectif durant la crise sanitaire. « On a joué le jeu dans notre vie perso. Nous aussi, nous nous sommes isolés », précise Grégory. Résultat : aucun cas à déplorer dans leur structure. 
 


Ces femmes et ces hommes peuvent compter sur le soutien de l'hôpital. Dans son bureau, le directeur, Xavier Dousseau, reconnaît un écart de traitement difficile à admettre. « On ne fait pas de différences entre le personnel. Cette limite est très difficile à gérer parce qu'elle partage l’établissement. » En réaction, il a écrit un courrier à l’ARS, Agence Régional de Santé, pour demander que les employés de la MAS soient concernés par les mesures du Ségur.
 

Ceux qui ont un régime moins favorable ont l’impression d’être moins bien considérés

Xavier Dousseau, Directeur de l'EPSM


Tous se permettent d'y croire. Pour eux, ces 183 euros leur sont dus. Comme le rappelle Grégory : « Dans la fonction publique, on a un point d’indice qui est gelé depuis des années. C’est juste légitime. » À 15 h, après une heure de rassemblement, la foule se disperse. Chacun retourne à ses patients. 

 
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