Élection présidentielle 2022 : les détenus votent pour le second tour

Les détenus de la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, votaient ce mercredi 20 avril 2022 pour le second tour de l'élection présidentielle. C'est la première fois qu'ils ont la possibilité de participer à la présidentielle depuis l'intérieur de la prison.

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Le scrutin pour le second tour de l'élection présidentielle a lieu dimanche 24 avril. Mais certains ont déjà commencé à voter. Il s'agit des détenus. Au sein de la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, le scrutin avait lieu ce mercredi 20 avril 2022. 37 détenus s'étaient préalablement inscrits sur les listes électorales pour pouvoir voter.

"On a fait une erreur. Ce n'est pas pour ça qu'on est déchu de notre droit de vote. Moi c'est de l'alcool au volant, je me suis fait attraper. Bon voilà. Après, ça ne m'empêche pas d'avoir des idées, de travailler et de payer des impôts. Donc je me sens concerné", confie un détenu. "On en parle. Il y a eu pas mal de débats. Beaucoup ne veulent pas voter, mais après ils s'étonnent que ça ne change pas", ajoute un autre.

Comment se déroule le vote ?

Le vote ne se passe pas exactement de la même manière que pour tout un chacun. Les détenus votent par correspondance. Ils ont deux enveloppes à leur disposition. Une première dans laquelle est glissée leur bulletin de vote. Et une seconde, dans laquelle est insérée la première ainsi qu'un justificatif d'identité.

C'est cette deuxième enveloppe qui est glissée dans l'urne, comme peut le faire n'importe quel électeur. Le recours à une double enveloppe permet de conserver secret le vote du détenu.

Mais le dépouillement n'a pas lieu sur place. Toutes les enveloppes sont envoyées à Paris, au ministère de la Justice, qui va se charger de vérifier la validité du vote et de dépouiller le scrutin.

Au premier tour de l'élection présidentielle, près de 500 bulletins n'ont d'ailleurs pas pu être pris en compte car, dans la majorité des cas, aucune attestation d'identité n'était jointe au vote. Des consignes auraient été passées aux agents pénitentiaires afin que l'erreur ne soit pas reproduite au second tour, selon l'Observatoire international des prisons.

Quels détenus peuvent voter ?

Pour pouvoir voter, il ne faut pas avoir été privé de ses droits civiques. Jusqu'en 1994, toute personne condamnée pour un crime était privée définitivement de ses droits civiques et les auteurs de délits pour dix ans. Mais la loi a été revue et la mesure n'est désormais plus automatique. Dans tous les cas, elle ne peut pas dépasser dix ans.

Pour l'élection présidentielle, 13 672 personnes détenues se sont inscrites pour voter par correspondance. À titre de comparaison, il y avait au 1er mars, 70 000 prisonniers en France.

Le vote par correspondance dans les prisons avait été expérimenté pour la première fois lors des élections européennes de mai 2019. C'est la première fois qu'il est en place pour une présidentielle. Avant cela, les détenus capables de voter n'avaient que le choix de la procuration ou de la permission de sortie pour pouvoir participer aux élections.

"La difficulté des procurations, c'est qu'il faut déjà que la personne détenue ait quelqu'un à qui donner sa procuration qui soit déjà inscrit sur les listes électorales. La deuxième modalité, le vote par permission de sortir, ne concerne que les détenus qui sont condamnés et qui sont déjà à mi-peine. Donc le vote par correspondance permet de toucher un public beaucoup plus large, puisque toutes les personnes de l'établissement sont concernées à l'exception des personnes détenues étrangères et celles privées de leurs droits civiques", précise Alix Pineau, la directrice adjointe de la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne.

En 2017, 2 % seulement de la population carcérale avait participé à l'élection présidentielle. Cette année, en plus des 13 672 personnes qui ont souhaité voter par correspondance, 768 personnes incarcérées ont demandé à le faire via une procuration et 1 314 ont fait une demande de permission de sortie.

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