La Foire de Châlons-en-Champagne a refermé ses portes le 13 septembre. Avec 206.000 visiteurs la baisse est de 20% par rapport à 2019.
Voilà, c'est fini. La Foire de Châlons-en Champagne (Marne), deuxième foire agricole de France, a plié ses chapiteaux en même temps que le soleil est parti. Ouverte du 3 au 13 septembre, cette 75e édition était celle du renouveau et de l'espoir. Car elle avait été annulée au dernier moment en 2020, à cause de la pandémie de Covid-19. Cette édition 2021 était scrutée à la loupe pour envisager l'avenir.
Le bilan de la fréquentation a été dévoilé mercredi 15 septembre par le commissaire général, Bruno Forget (qui totalise 30 édition à son actif). "On est à moins 20% de visiteurs par rapport à 2019, soit 206.000 visiteurs en 2021. C'est ce que nous attendions, j’attendais surtout qu’on la fasse cette foire.Mais attention, on baisse par rapport à une année record, celle de 2019, c’est déjà bien. Si on prend ces chiffres lissés sur 4 ou 5 ans, c’est une très belle foire, d'autres foires de la région ont moins de chance, à Strasbourg, ou à Metz avec 40 % de superficie en moins, d’autres foires sont même supprimées (en Wallonie). Avant d'ouvrir cette année, on ne faisait pas les malins".
Un peu moins de visiteurs, mais des acheteurs nombreux
Sur le plan des achats, là encore, le commissaire général tire un bilan positif. "Les gens ont acheté, les voitures ont toutes été vendues dans certains stands, c’est un peu comme en 2018. Si je dois retenir quelque chose de cette édition, c’est moins de fréquentation, mais meilleure. C’est peut être dû à la qualité des animations, il y avait 200 rendez vous de ce type. Une foire plus qualitative, avec des paniers moyens qui ont cartonné".
Bruno Forget estime que le plafond en nombre de visite se situe autour de 240 000. "Ce qu'on a vu cette année, c’est la renaissance du volume d’achat et c'est inespéré. On a aussi observé le bonheur des gens, ils nous ont dit merci. On n'y croyait pas trop à cette édition, là, ça nous redonne un souffle, ça nous rebooste".
On n'y croyait pas trop à cette édition, là, ça nous redonne un souffle, ça nous rebooste
Bruno Forget, commissaire de la Foire de Châlons
Digitalisation et écologie
"Environ 765 exposants étaient présents sur place avec des concerts de qualité. Certains disent : ça y est, on a retrouvé la foire ! Ce que je me dis pour avancer, c’est qu'il y a un effort à faire sur la digitalisation, pour garder un lien avec les clients tout au long de l’année. Je veux qu’on accentue là dessus, ajoute le commissaire, et aussi sur l’environnement, il faut avancer. Être plus rigoureux sur la collecte des déchets. Je veux que dans deux ans il y avait une vraie prise de conscience. Il y a du boulot".
Fidèle à sa réputation, Bruno Forget parle librement, sans fioriture, sans forfanterie non plus. "On devient la foire du Grand Est, je veux créer un trèfle a quatre feuilles avec les régions IDF, Haut-de France et Wallonie créer un levier de développement avec eux, qu’on donne une impulsion, on devient le barycentre des atouts de ces quatre régions".
Quant au covid, il a eu moins d’impact que prévu selon Bruno Forget. "Un peu sur le plan psychologique, certains ont dit : si il y a le pass sanitaire je ne viens pas, mais on a rendu confiance aux gens. Avec la présence de la protection civile, des test anti géniques, une brigade de contrôle, cela été vu comme un acte rassurant".
En conclusion, Bruno Forget avoue être soulagé. Un peu fatigué, mais il confie être satisfait. "On l’a fait, si on ne l’avait pas fait, cela aurait été risqué. Quant à la politique, et ses nombreux représentants à quelques moi des élections, présidentielle et législatives, il y voit surtout une visibilité accrue. "La politique, cela a permis de faire venir plus de médias, c'est un tremplin pour la visibilité. On devient le rendez vous de la rentrée, un marqueur".