La famille de Denko Sissoko, le jeune Malien qui se serait suicidé en janvier à Châlons-en-Champagne (Marne), a annoncé ce jeudi le dépôt d'une nouvelle plainte mettant en avant des"dysfonctionnements" dans la politique d'accueil des réfugiés.
Cette plainte, avec constitution de partie civile, intervient après le classement sans suite en juin d'une première plainte des parents de ce jeune homme qui se serait jeté du 8ème étage du foyer pour mineurs isolés qui l'hébergeait.
Le parquet de Châlons-en-Champagne avait conclu à une "absence d'infraction" après la plainte contre X déposée par les parents pour "homicide involontaire", "mise en danger de la vie d'autrui", "délaissement d'une personne hors d'état de se protéger"et "non-assistance à personne en danger".
"Les nombreuses investigations effectuées ont permis de déterminer" que la prise en charge des mineurs isolés "ne saurait être qualifiée de fautive et fonder une quelconque poursuite pénale", avait expliqué le parquet, ajoutant que l'enquête n'avait pas permis de trancher "entre l'hypothèse d'un suicide ou une chute accidentelle".
Mais la famille du jeune homme de 17 ans, certaine que Denko Sissoko s'est suicidé, considère de son côté que la "procédure pénale n'est pas close, au vu des dysfonctionnements" qu'elle a "identifiés dans la politique d'accueil des mineurs isolés dans le département de la Marne".
En conséquence, la famille "entend saisir un juge d'instruction par voie de plainte avec constitution de partie civile" d'ici la fin du mois de juillet, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
"Ce qu'on attend c'est qu'il y ait une enquête approfondie sur des dysfonctionnements que la famille de Denko Sissoko a constatés s'agissant de ses conditions d'accueil au sein de ce centre de mineurs isolés et qui auraient pu le conduire au suicide", ont déclaré à l'AFP Emmanuel Daoud et Clarisse Le Corre, avocats de la famille.
Dans ce foyer, géré par La Sauvegarde de la Marne, une association financée par le Conseil départemental et dont l'une des missions est l'accueil des mineurs isolés étrangers, une éducatrice spécialisée du foyer a été mise à pied en janvier pour avoir dénoncé publiquement les conditions d'accueil des mineurs isolés étrangers dans cet établissement. L'Inspection du travail a ensuite refusé son licenciement.