"Il faut faire vivre la mémoire de Pierre Dac et ne pas oublier ce qu'il a fait", souligne le président de l'association, entre deux calembours. "On se retrouve devant sa maison de naissance ? C'est bien au 70, rue de la Marne à Châlons ?", le questionne-t-on par téléphone pour caler le rendez-vous. "Oui, il n'a pas encore déménagé", nous répond Eric Nodis du tac au tac. Car c'est un peu ça, aussi, rendre hommage à Pierre Dac : ne jamais se priver d'un jeu de mots, d'un trait d'humour, d'un calembour. "On est amoureux de la vie", souligne une membre, une pancarte estampillée "les bons crus font les bonnes cuites" au bout des bras.
Homme de lettres et résistant
"C'était un homme d'humour et de combat", souligne Eric Nodis. Pierre Dac s'est engagé dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale. Il rejoint le général de Gaulle et la BBC à Londres en 1943 où il combat le gouvernement de Vichy et le régime nazi sur les ondes grâce à son humour. A la Libération, il revient à Paris et poursuit sa carrière radiophonique avec le feuilleton "Furax" qu'il créa avec Francis Blanche. Un rendez-vous humoristique qui durera cinq ans.A Châlons, quelque 40 fans veillent à transmettre cette histoire grâce à l'Assoce à Moelle, en référence à l'Os à moelle, un journal présenté comme "l'organe officiel des loufoques", créé en 1938 par Pierre Dac. Ils tiennent également L'os au buccaux, "le seul hebdo à parution trimestrielle une fois par an". Une temporalité incertaine, assumée et qui amuse les adhérents. Ou comme le dirait leur idole : "Si rien n'est moins sûr que l'incertain, rien n'est plus certain que ce qui est aussi sûr."