Indiens bloqués à l'aéroport de Paris-Vatry : un décollage programmé lundi 25 décembre

Les passagers indiens retenus en zone d'attente à l'aéroport de Paris-Vatry depuis le 21 décembre vont bientôt repartir. La saisie de l'avion a été levée ce 24 décembre au matin. Un décollage pour l'Inde est prévu le 25 décembre dans la matinée.

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L'Airbus A340 de la compagnie Legend Airlines, qui a atterri à l'aéroport de Paris-Vatry (Marne) le 21 décembre avec 303 passagers indiens à bord, sur fond de soupçons de traite d'êtres humains, doit bientôt redécoller.

La saisie de l'appareil, réalisée dans le cadre de l'enquête judiciaire, a été levée ce dimanche 24 décembre au matin, comme l'a indiqué la préfecture de la Marne dans un communiqué transmis en début d'après-midi.

Cette décision "permet d'envisager le réacheminement des passagers", précise-t-elle. "Les autorités compétentes de la DGAC [Direction générale de l'aviation civile] s'efforcent d'obtenir les autorisations nécessaires au redécollage de l'avion". Cela devrait être le cas "au plus tard lundi matin", le 25 décembre, selon la préfecture.

En fin de journée, nos équipes sur place ont pu constater que l'appareil, immobilisé sur le tarmac depuis jeudi 21 décembre, était en train d'être préparé. Les dernières informations obtenues indiquent qu'il aura pour destination l'Inde et l'aéroport de Mumbai, la ville la plus peuplée du pays anciennement connue sous le nom de Bombay. Le décollage serait prévu vers 10h, le lundi 25 décembre.

Reste à savoir combien de passagers seront à bord. Une source proche du dossier interrogée par franceinfo explique que tous les voyageurs ont vocation à repartir, sauf ceux qui ont manifesté le souhait de déposer une demande d’asile. Ces derniers devront être entendus pour une audition par l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, dans le cadre d'une procédure à la frontière.

Quatre juges à Vatry

Depuis ce dimanche matin, quatre juges des libertés et de la détention examinent au cas par cas la situation des passagers et doivent décider de la prolongation ou non de leur maintien en zone d'attente. Les audiences se tiennent directement à l'aéroport de Paris-Vatry. 

Dans les trois premières décisions rendues ce dimanche, des passagers ont obtenu l'annulation de leur placement en zone d'attente. Les douanes ont, dans la foulée, renoncé à la procédure pour les autres passagers. Dans une des ordonnances, que notre équipe sur place a consultée, le juge des libertés et de la détention considère que "le délai écoulé entre l'immobilisation de l'appareil et la notification des droits est manifestement excessif". Onze heures sont en effet passées entre ces deux moments. "Ce délai constitue une atteinte disproportionnée aux droits de la personne", peut-on lire dans la décision de justice.

"Ils ont expliqué qu'ils allaient au Nicaragua pour faire du tourisme. Ils ont des documents officiels, un passeport. Ils nous ont donné pour preuve un billet d'avion avec une date de retour, un hôtel", a indiqué le bâtonnier de Châlons-en-Champagne, François Procureur, lors d'un point presse tenu après les premières audiences.

Il s'est par ailleurs insurgé, avec d'autres avocats du barreau de Châlons présents à Vatry, des conditions d'hébergement des ressortissants indiens. "Il y a manifestement des problèmes d'exiguïté et de mauvaises conditions de vie. Je ne vois pas comment on peut laisser 300 personnes dans ces conditions jusqu'au 31 décembre, date à laquelle la zone d'attente pouvait être maintenue"

Soupçons de traite d'êtres humains

Depuis jeudi 21 décembre, tous les passagers du vol arrivé des Émirats arabes unis ont été placés en zone d'attente au sein du hall d'accueil de l'aérogare. Leur avion, un Airbus A340 de la compagnie Legend Airlines, devait simplement faire une escale technique à l'aéroport marnais. Mais un renseignement anonyme a déclenché l'immobilisation de l'appareil. Il existe un "soupçon de traite des êtres humains en bande organisée", selon le parquet de Paris. Ce crime est puni de 20 ans de réclusion criminelle et 3 millions d’euros d’amende.

Selon une source proche du dossier, ces Indiens, probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d'entrer illégalement aux États-Unis ou au Canada. Parmi eux figurent onze mineurs non accompagnés, selon le parquet.

Deux Indiens ont été placés en garde à vue vendredi pour "vérifier si leur rôle a pu être différent de celui des autres dans ce transport", une mesure prolongée le lendemain. L'enquête, menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), se poursuit.

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