L'idée des sacs solidaires se répand partout en France. C'est assez simple : distribuer à une association d'étudiants des sacs contenant un repas, une douceur, un produit d'hygiène et un produit d'entretien. Le concept est arrivé à Reims depuis quelques jours, grâce à Anne Rogé.
Ils sont nombreux à vouloir venir en aide aux étudiants en difficulté, dans ce contexte sanitaire si pesant. Mais avoir l'envie ne suffit pas, encore faut-il avoir le temps, la détermination et la volonté. Et visiblement, Anne Rogé n'en manque pas. Cette rémoise, infographiste, se démène pour mener à bien son projet. Elle vient de lancer ce week-end l’opération "Sacs Solidaires", sur le même modèle d'initiatives qui fleurissent un peu partout en France. "L'idée m'est venue en regardant des reportages à la télévision, mais aussi en pensant à mon frère qui est étudiant en Hollande", explique Anne. "Je me suis dit et s'il lui arrivait la même chose qu'à tous ces étudiants devenus précaires avec le confinement et le couvre-feu."
A peine née dans la Marne, l'initiative rencontre un écho intéressant. "Pour le premier week-end, nous avons collecté une dizaine de sacs, seulement sur Reims", raconte Anne "mais partout on me sollicite. A Epernay, Châlons-en-Champagne et même à Rethel dans les Ardennes, j'ai eu des appels. Alors j'essaie de mettre en place la même chose dans ces villes." La jeune femme y passe des heures.
Cela me prend beaucoup de temps. Mais c'est pour la bonne cause. Je n'imaginais pas que je passerais autant de temps au téléphone et sur les réseaux sociaux. Je réponds aux gens et je prends contact avec des associations.
La crise sanitaire que nous traversons depuis un an a privé certains de leur principale ressource, leur job d’étudiant. "Ils se retrouvent dans une grande fragilité, la demande augmente face à cette précarité. Les témoignages qui me remontent sont tous les mêmes", ajoute Anne : "ils manquent des biens le plus essentiels, nous vous proposons de les aider en leur offrant ce sac solidaire. Il est redistribué par l’intermédiaire d’associations étudiantes."
"Ne pas oublier un petit plaisir"
Sont à privilégier : les conserves, les pâtes, les sauces, les terrines, les sardines, le thon, le chocolat, les confiseries, les biscuits sucrés et salés, les canettes de soda ou de jus de fruits. Les produits d’hygiène sont aussi les bienvenus, savons, dentifrices, brosses à dents, nécessaire pour le rasage, shampoing et produits d’hygiènes féminines.
"Mais je demande en plus d'ajouter un produit pour faire plaisir", ajoute Anne Rogé, "et j'y tiens ! Comme un livre, un dvd, un produit de beauté, des bonbons, des gourmandises … C'est un petit clin d'oeil qui me semble tellement important."
Vous pouvez si vous le souhaitez personnaliser le paquet pour un homme, une femme ou mixte. "Notez homme, femme ou mixte sur les sacs, notre travail de répartition entre les différentes associations sera simplifié", précise la rémoise.
Où déposer son sac solidaire ?
Anne a pris contact avec de nombreuses associations. "Toutes n'ont pas joué le jeu parce qu'elles ont des problèmes de stockage. Mais la majorité d'entre-elles nous ont répondu favorablement, elles nous laisse de l'espace pour nos sacs. Puis elles se chargent de les répartir auprès des étudiants. Elles les connaissent et savent qui en a le plus besoin."
Les lieux de dépôt :
- Association ASERCA au 32 rue Ledru Rollin Reims - 2e préau, chaque samedi de 11h00 à 12h00
- LE MAILLON : Contacter M. Prevost par sms au 06 12 96 62 87.
- AGORAé : 8 rue Francois Guyard à Reims - Le mercredi et le samedi de 13h30 à 16h30.
- ENTRAIDE PROTESTANTE : 19 rue Raymond Guyot à Reims - Le lundi, le mardi et le vendredi de 14h à 17h30.
"Je me suis beaucoup inspiré de l'opération 'boîtes solidaires' à laquelle j'avais participé au moment de Noël", poursuit Anne. Elle a même pu recevoir les conseils de ceux qui avaient lancé ce mouvement de solidarité auprès des SDF.
Anne espère réunir plusieurs dizaines de sacs dans le département de la Marne et même au-delà. "Plus il y en a aura et mieux ce sera", conclut-elle.