Depuis plusieurs années, Alain Stankiewicz, 54 ans, construit chez lui un village de Noël miniature. Pour la première fois, ses nombreuses décorations ont quitté l'intimité de son salon pour s'installer, jusqu'en janvier, dans la vitrine d'une boutique. Petits et grands peuvent ainsi se rendre à Fismes, dans la Marne, pour admirer la finesse de son travail.
Au détour des rues pavées d’un blanc manteau, on découvre le kiosque à journaux, le moulin et la grande roue illuminée. En bas du village, l’immense carrousel et sur les hauteurs, une imposante cathédrale éclairée à la manière de celle de Reims… Toute proportion gardée, évidemment, puisqu’il s’agit d’un village de Noël miniature.
On pourrait rester des heures devant la vitrine de l'opticien Fism’Optic, à Fismes, dans la Marne. À observer les moindres détails (et il y en a !) de ce village créé par le fismois Alain Stankiewicz, qui expose pour la première fois son travail aux yeux de tous.
Un “honneur” et une “belle mise en valeur”, selon les mots de ce passionné de modélisme on ne peut plus heureux à l’idée de voir des “pupilles grandes ouvertes”. Sa volonté ? “Apporter de la gaîté et faire profiter tout ce joli monde avec un petit bonheur qui ne fait pas de mal.”
Une curiosité piquée au vif
La magie a opéré dès le samedi 16 novembre, jour où l’homme de 54 ans est venu mettre en place son village inspiré des décors de Disneyland et de “l’époque ancienne”. “J’ai dû réduire la taille par rapport à chez moi, donc j’ai réalisé une partie des scènes à l’instant présent dans la boutique. Il a fallu imaginer le schéma autour de la nouvelle grande roue, gérer le relief et créer des scènes avec les personnages”, contextualise-t-il.
Pendant l’installation, qui lui a pris un après-midi entier, Alain Stankiewicz a été observé par de nombreux passants curieux d’assister à ce spectacle original. “C’était marrant. Les gens me faisaient un pouce en l’air, s’arrêtaient pour regarder ou venaient me poser des questions”, se réjouit-il.
La plupart du temps, les interrogations portaient sur le temps passé pour un tel résultat. Derrière ce paysage féérique se cache en effet un investissement conséquent : “Pour que les lumières brillent de partout, il y a plein de câbles à passer mais il ne faut pas que ça se voit. C’est un travail très minutieux”, illustre-t-il. Pari réussi pour l’employé communal qui parvient à éluder ces problématiques, auxquelles le public, émerveillé, reste étranger.
Patience et passion
En plus de la création sur place, l’ensemble des décorations est le fruit de plusieurs années d’achat. Sa collection s’est construite de fil en aiguille, bâtiment après bâtiment, façade après façade. Tous les ans, au gré de ses idées, Alain Stankiewicz investit un peu plus sans jamais hésiter à y mettre le prix : “Un seul bâtiment coûte plus de 100 euros”, détaille-t-il.
Sans oublier ses nombreux personnages, car que serait un village sans ses habitants ? Musiciens, exposant de tonneaux de vin, monsieur avec son haut de forme… Autant d’éléments, jusqu’aux plus petits, qui prennent vie grâce au fismois, qui s’est formé au modélisme tout seul, regardant par exemple des tutos pour construire les plateformes et les étages, faits de papier aluminium et de mousse.
C’est agréable de créer quelque chose de ses mains ! Au début, je ne me rendais même pas compte que ça intéressait les gens.
Alain Stankiewiczpassionné de modélisme
“C’est agréable de créer quelque chose de ses mains ! Au début, je ne me rendais même pas compte que ça intéressait les gens”, se rappelle-t-il. Tout a commencé il y a quatre ou cinq ans. Il n’est plus sûr de la date exacte, mais il se souvient bien de ses premiers achats : une maison, un manège, un kiosque et des sapins.
C’est au détour d’un rayon de magasin de jardinerie qu’il était resté subjugué devant une “scène magnifique” : “Ça m'a tapé dans l'œil, donc je me suis lancé et je me suis vraiment pris au jeu, avec cette idée d’être le plus réaliste possible.”
De la maison à la vitrine
Depuis, il crée chaque année dans son salon un village de plus de trois mètres, qu’il prend ensuite en photos. “En les postant sur les réseaux sociaux, je me suis rendu compte que je tapais fort, les gens me disaient ‘dommage de ne pas pouvoir le voir en vrai’”, rapporte l’employé communal.
Jusqu’à la consécration cette année, grâce à une discussion au bord d’un terrain de basket. Quand Alain Stankiewicz a partagé sa déception de voir le projet amorcé dans un autre commerce finalement annulé pour cause de fermeture, l’opticien David Dorckel lui a tout de suite proposé d’offrir sa vitrine.
Un “bon challenge” réalisé avec plaisir par les deux hommes. À tel point qu’ils ont d’ores et déjà parlé de la suite, notamment d’une potentielle future piste de ski. “Avec le modélisme, on a le cerveau qui pense tout le temps aux améliorations. Donc même en dehors de l’hiver je cherche, je flâne, je pioche pour trouver de nouvelles choses”, explique Alain Stankiewicz.
En attendant l’année prochaine, les passants, clients et curieux peuvent admirer ce minutieux travail jusqu’au 5 janvier 2025. Toujours en quête d’amélioration, le passionné ajoute : “J’invite les Fismois à aller y jeter un œil et donner leur avis, ce serait super sympa !”