Pour s’adapter à la baisse de fréquentation dû au confinement, un boulanger sparnacien s’adapte en proposant un service de livraison à domicile. La première tournée a eu lieu ce mercredi 25 mars .
Après les jours calmes, les fourneaux reprennent du service. Dès 8h30, une première fournée est prête à prendre la route. Au four, Grégory Piraux, propriétaire de la boulangerie KG Piraux à Epernay. Derrière le volant, son cousin Eddy Prunier, dirigeant d'une société d’aide à la personne. À eux deux, les deux hommes ont mis en place un service de livraison à domicile pour baguette et autres viennoiseries.
L’idée est simple, en allant livrer les courses à domicile – ce que proposait déjà sa société « Âge d’Or » – Eddy fait un crochet chez son cousin pour récuperer les commandes.
Le pain à domicile : de grand-père en fils
Pour Grégory, ça a été une aubaine. « Dès le premier jour du confinement, le nombre de clients avait chuté. On a mis du monde en chômage partiel, on a réduit nos heures, mais on avait toujours du mal à s'occuper », raconte-t-il. Alors forcément, l’idée de remettre le tablier pour ceux qui évitent de sortir le séduit. « Avant même le confinement, on s’arrangeait déjà avec certains habitués pour leur apporter le pain », explique le boulanger, en évoquant les détours que prenait sa femme pour amener le pain chez des clients âgés.Pour Grégory, le blé et la farine ont toujours été une histoire de famille. Ces tournées qu’il remet au goût du jour lui rappelle de vieux souvenirs : « Déjà quand j’étais gamin, j’aidais mon grand-père à vendre son pain dans les villages alentours. On partait avec ma mère, on mettait un coup de klaxon, et les gens descendaient prendre la commande. Le boulot n’a pas changé, on essaye de s’adapter pour rendre service. »
« La rentabilité, ce n’est pas la question »
Aujourd’hui, c’est Eddy qui prend en charge la tournée. Lorsque les portes s’ouvrent face à lui, des sourires unanimes. Après les deux cousins, l’initiative convainc aussi les clients. « On était confiant et on a eu raison : on a que des retours positifs, et il n’y a pas d’abus. Les gens ne nous appellent pas juste pour de petites commandes. » Pour assurer le service, l’organisation a été bien défini : les commandes se font la veille, Eddy passe à 8h30 les prendre, juste après avoir récupérer les sachets de courses aux drives. Pour midi, tout le monde à son pain à table. « Pour nous, il s’agit d’abord de rendre service. La rentabilité ce n’est pas la question », assure Eddy. « En boulangerie, la baguette coûte 1€ : nous on la livre au même prix, sans penser à se faire de marge. »L’initiative sera-t-elle pérenne lorsque les clients pourront de nouveau chercher le pain sans crainte ? « Quand ce sera terminé, on verra si notre partenaire accepte de continuer. Moi je ne suis pas contre », assure Grégory. Pour Eddy, la question se posera selon les besoins de ses clients « s’il y a une demande, on continuera à livrer autour d’Epernay. Et puis, comme on compte s’y installer ça sera sûrement plus simple à l’avenir. » Actuellement située à Reims, Eddy Prunier compte rapidement étendre son activité à Epernay ; de quoi faciliter les livraisons.