Epernay : le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, en terrain conquis auprès des agriculteurs et vignerons

Un déjeuner débat était organisé ce vendredi 25 octobre à la sous-préfecture d'Epernay entre le haut-commissaire des retraites et des agriculteurs. L'occasion pour Jean-Paul Delevoye, de faire de la pédagogie sur la réforme en cours dans une ambiance cordiale.

Ils sont réputés pour leur discrétion. Mais ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de questions à poser. Les agriculteurs, les vignerons et les professionnels du milieu étaient conviés à un déjeuner débat à la sous-préfecture d'Epernay avec le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, ce vendredi 25 octobre. L'occasion pour les uns de faire part de leurs inquiétudes et pour l'autre, de la pédagogie.
 

"La profession a tout à y gagner"

"Le monde agricole a tout à y gagner, résume Benoist Perseval, premier vice-président de la chambre d'agriculture. On s'achemine vers des 800 ou 1.000 euros de retraites minimum avec cette réforme, alors qu'aujourd'hui, certains peuvent toucher 300 euros. La profession a tout à y gagner." Autour de la table, une vingtaine d'invités, tous venus selon leurs disponibilités et conviés par la sous-préfecture.

L'échange a été très fructueux. Ce n'était pas une opération séduction, mais plutôt une opération  pédagogie.
-Benoist Persaval, premier vice-président de la chambre d'agriculture.

La pédagogie, c'est le mot qui est sur toutes les lèvres. "On entre dans une deuxième phase, qui est l'élaboration de la loi, explique le haut-commissaire aux retraites, à l'issue de la rencontre. Dans la construction de cette loi, je rencontre en face à face chacune des grandes confédérations, puis les catégories professionnelles. J'ai 350 réunions planifiées, toutes les professions, notamment avec les professions agricoles. Nous couplerons cela avec des mobilisations de parlementaires ambassadeurs, ici Eric Girardin, qui a 150 réunions parlementaires de prévues."

Une pédagogie qui n'a rencontré aucune hostilité, dans un milieu acquis à la réforme. Le haut-commissaire a laissé bonne impression, celle d'un homme volontaire qui a connaissance de ses dossiers.

Je ne pensais pas que c'était aussi avancé. M. Delevoye avait l'air très au fait des demandes et des besoins du monde agricole.
-Ludovic Beaufort, vigneron indépendant à Bouzy.

"On voit que M. Delevoye a envie d'aller jusqu'au bout, constate le vigneron indépendant à Bouzy, également présent lors du déjeuner. Est-ce qu'il y arrivera, c'est une autre histoire." En tout cas, le vigneron marnais s'est dit rassuré à l'issue de la rencontre, avant de conclure : "Il a bien fait le job, on voit qu'il était ici pour communiquer."
 

"Il a bien fait le job"

En tout, Jean-Paul Delevoye n'est resté que trois heures à Epernay, dont une heure trente environ au déjeuner. "Tout le monde n'a pas pu prendre la parole", note Benoist Perseval. Malgré la contrainte, le premier vice-président de la chambre d'agriculture a pu poser une question concernant la pénibilité du travail d'agriculteur, qui n'est aujourd'hui pas prise en compte. "Jean-Paul Delevoye a dit que ça n'avait pas encore été évoqué, mais il nous a répondu que ça le serait prochainement."

Autre vigilance que pointe l'élu agricole : la possibilité de cumuler un emploi avec la retraite. Dans le milieu agricole, on craint que cette possibilité soit un frein pour les jeunes qui souhaitent s'implanter. Une inquiétude que le haut-commissaire assure avoir prise en compte, avec six mois pour les résoudre... comme des centaines d'autres à venir.
 
Jean-Paul Delevoye à Épernay, une visite très très discrète
Autour de la sous-préfecture, le quotidien. Pas de garde républicaine, pas de convoi de police. Quelques agents de la municipalité viennent dresser des contraventions. Rien qui ne laisse deviner que le haut-commissaire en charge de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye se trouvait à Épernay ce vendredi 25 octobre pour échanger sur la future réforme.

"Delevoye ici ? J'étais pas au courant", s'étonne Richard William, conseiller municipal à Épernay. Assis dans un café avec quelques amis, il pourrait débattre des heures de la réforme. "Jamais entendu parler de la réunion", jure-t-il. Même écho place de la République pour Érica, qui travaille à quelques dizaines de mètres du lieu de la réunion. "Peut-être qu'ils font un peu exprès de faire ça discrètement", glisse-t-elle, plein sourire.

Avant de repartir pour Metz, le haut-commissaire aura échangé quelques heures avec des invités triés sur le volet. Une poignée de représentants syndicaux, d'agriculteurs et de viticulteurs, pour un dîner fermé au public. Christophe, pompier dans la région depuis des années, s'agace : "J'aurais bien aimé le rencontrer moi aussi, pour lui expliquer ce que ça représente la retraite quand on doit se lever tôt tous les jours et aller combattre le feu."
 
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