Loïc Papillon est originaire de Connantre (Marne) et vit à Dijon (Côte-d'Or). Il doit à sa barbe de 30 centimètres plusieurs prix et victoires lors de concours. France 3 Champagne-Ardenne lui a demandé trois conseils d'entretien ce dimanche 15 janvier.
Certaines barbes peuvent presque prétendre au titre d'oeuvre d'art. Celle de Loïc Papillon, par exemple, rien de moins que celle d'un véritable champion, distinguée au cours de vrais concours.
"C'est un peu comme dans Miss France : on défile sur scène devant un jury", s'amuse le quadragénaire auprès de France 3 Champagne-Ardenne. Allant jusqu'à se voir comme "la Miss France du poil".
Sa barbe de 30 centimètres est soigneusement entretenue. Elle lui a ouvert les portes de la célébrité. Monsieur est en effet champion de Suisse, de France et du Royaume-Uni de la plus belle barbe. Certaines admiratrices en sont folles (sans doute certains admirateurs aussi).
Il n'a pas fait exprès
"J'ai fait mon premier concours par hasard, pour rigoler, car j'avais une barbe." C'était à Montreux, Suisse, en marge d'une convention de tatouage (il aime ça aussi). "À ma grande surprise, je l'ai remporté... Les concours ne sont pas très répandus en France, mais c'est vraiment quelque chose depuis les années 80 en Amérique du Nord, en Europe centrale. Il y a carrément des fédérations et des clubs de barbus. J'ai découvert une très belle ambiance, tout le monde se connaît et est sympa. C'est comme une grosse bande de potes, alors qu'on ne se connaissait pas à l'origine." Il a alors commencé à enchaîner les compétitions... avec un certain succès, pour ne pas dire un succès certain :
- 2017 : champion de la plus belle barbe en Suisse
- 2018 : champion de la plus belle barbe en France
- 2019 : septième place au championnat du monde (à Anvers, Belgique)
- 2019 : finaliste du championnat de la plus belle barbe en France
- 2020 et 2021 : COVID
- 2022 : champion de la plus belle barbe au Royaume-Uni
- 2022 : distinction française de barbe de l'année
- 2023 : peut-être futur champion du monde (à Burghausen, Allemagne) ?
Rien ne prédestinait ce directeur de magasin qui a "pas mal bourlingué" à devenir un pareil ambassadeur des favoris et de la barbiche. Né à Saint-Quentin (Aisne), il a grandi jusqu'à sa majorité à Connantre (Marne), et étudié à Fère-Champenoise et Châlons (Marne aussi). Pour l'anecdote, sa maman vit toujours à Connantre et est "très contente" quand on lui dit qu'on a vu son fils dans le journal ou à la télévision (Quotidien avec Yann Barthès par exemple).
Après avoir fréquenté l'université de Troyes (Aube) suite à sa majorité, il a vadrouillé aux confins de Béthune (Pas-de-Calais) et de Plougastel (Finistère). Avant de se fixer à Dijon (Côte-d'Or), pour le plus grand bonheur de nos collègues de France 3 Bourgogne (voir sur la carte ci-dessous).M
"J'ai toujours pris soin de moi, je disais que la barbe, c'était comme les cheveux et que ça devait s'entretenir. J'ai commencé à acheter des produits et à me renseigner auprès des barbiers. D'ailleurs, à l'époque, il y en avait bien peu : c'était il y a huit ans."
"J'ai commencé à la laisser pousser, pour voir quelle tête j'allais avoir avec. Pour me différencier des hommes qui commençaient à se laisser pousser des barbes d'une semaine. Finalement, en la laissant pousser, je me suis trouvé pas mal. C'était vraiment bien, ça a plu à mon entourage. Il restait juste à l'entretenir. Plus besoin de la raser ou de la tondre, mais utiliser des baumes, de l'huile, etc."
Devenant une petite vedette sur les réseaux sociaux, où il publie des photographies de lui et de sa belle barbe, le champion en devenir ne passe pas inaperçu. Des photographes, puis des agents publicitaires le repèrent. "Bizarre", mais il s'y fait (voir photographie Instagram ci-dessous).
Il tourne pour des marques de produits pour la barbe et même de maroquinerie (Proraso dont il est ambassadeur, et Lancel pour ne pas citer les marques). "Je me dis que c'est sympa, la barbe. Ça m'apporte des choses que je n'aurais jamais vécues si je ne l'avais pas eue."
Les conseils d'un expert
Si des personnes parmi vous veulent copier la barbe du champion Loïc Papillon, il faudra un peu de patience. Et il prévient qu'il n'y a pas de recette miracle pour "boucher les trous de barbe".
- "Il faut être hyper patient. Ça prend du temps pour pousser et pour lui donner la forme qu'on souhaite."
- "Il faut se rendre régulièrement chez un barbier. Ça ne s'invente pas, c'est son métier et il saura donner une forme adaptée au visage, coiffer la moustache... Je crois qu'on est assez peu nombreux sur Terre à se dire qu'on va se couper les cheveux soi-même, eh bien c'est pareil pour la barbe."
- "Il faut surtout bien entretenir. Prendre de bons produits, de l'huile surtout. Et avant ça, la laver, c'est comme pour les cheveux mais avec un shampoing spécial barbes. Spécial cheveux, c'est trop agressif, ça assèche et casse les poils de barbe. La peau du crâne n'est pas la même que celle des joues. Il ne faut pas non plus oublier de sécher sa barbe, avec un sèche-cheveux, sinon ça fait des pellicules. Moi, je fais des traitements à l'huile chaude, des masques toutes les semaines pour les concours. En termes de temps et d'argent, une barbe de compétition comme je l'ai, c'est dix à quinze minutes tous les matins. Il y a un coût, c'est un peu cher, mais tout est relatif si l'on compare au maquillage par exemple."