"Le crapouillot" est l'un des plus anciens titres de presse. Ce journal, né dans les tranchées, va traverser le XXème siècle. Ironie et caricatures lui vaudront d'être allégrement censuré, sans jamais affecter son immense popularité chez les poilus, ses premiers lecteurs.
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Le "crapouillot" est aussi le surnom d'un mortier, mais surtout un journal. C'est LE journal des tranchées où pendant toute la guerre les soldats vont pouvoir exprimer leurs états d'âme. Son premier numéro, sorti en 1915, doit tout à son fondateur, Jean Galtier-Boissière.
Jean Galtier-Boissière est journaliste, homme de gauche et proche des courants anarchistes, qui va d'abord donner à son titre une inspiration pacifiste et satirique. La première une du journal souhaite même ironiquement bon courage aux civils. Aidé de son père, à l'arrière, en charge de l'édition,
Jean Galtier-Boissière va dépeindre la réalité de la guerre avec humour et ironie. Très vite, les autorités militaires réagissent et certains numéros sont allègrement censurés.
Fabriqué dans des conditions de fortune,
Le Crapouillot devient vite immensément populaire et l'état-major finit par autoriser sa parution tout en continuant à le censurer. Ses ventes explosent au fil des numéros et le titre devient vite la référence des journaux de tranchées avec le
Canard Enchainé, fondé la même année. Les soldats s'identifient vite aux articles décrivant leur quotidien et même si
Le Crapouillot milite ouvertement pour ce qu'il nomme le « débourrage de crâne », la guerre y reste considérée comme une cause juste.
Après guerre,
Le Crapouillot devient une revue littéraire et artistique à la critique féroce. Interdit de parution pendant la seconde guerre mondiale, il refait surface en 1948 et devient progressivement un titre populiste, proche de l'extrême droite, aux antipodes des opinions politiques de son créateur. Avec son dernier numéro paru en 1996, le titre disparaît, après 81 ans d'existence.
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