Lors d'un incendie d'habitation dans la commune de Ville-en-Tardenois (Marne) samedi 17 février, un gendarme en repos a évacué le propriétaire des lieux qui voulait récupérer ses affaires.
"Je savais ce que j'avais à faire : c'est la sécurité avant tout". Au téléphone, Raphaël Gerona, gendarme à la brigade de Ville-en-Tardenois semble très lucide, et ne semble pas considérer son geste comme héroïque. Pourtant, il a été le principal protagoniste d'un événement qu'il n'avait encore jamais vécu dans sa carrière.
Sauvetage lors d'un incendie d'habitation
Le 17 février, en fin de soirée, il rentre de Reims avec sa compagne. Raphaël Gerona est alors en quartier libre, synonyme de repos chez les gendarmes. "J'étais en voiture et je rentrais à la caserne. C'est en me stationnant devant les numéros 48 et 50 de la rue Charles de Gaulle que ma conjointe m'a fait remarquer une odeur de brûlé" raconte-t-il. Elle avait vu juste, puisque quelques instants plus tard, il entend des crépitements provenant du garage, dont une partie est mitoyenne avec l'habitation. "J'ai vu comme un feu d'artifice, des étincelles, et des arcs électriques côté rue, entre la maison et le garage" détaille le gendarme.
À partir de cet instant, Raphaël Gerona perd la notion du temps, mais ses gestes sont précis. "J'appelle tout de suite le CORG (Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie, NDLR), et je toque à la porte de l'habitation pour voir s'il y avait quelqu'un à l'intérieur, mais il n'y avait personne ni dans le garage, ni dans la maison".
Pendant ce temps-là, les arcs électriques engendrent le pire : des flammes, qui commencent à ronger l'habitation à l'étage.
J'ai vu comme un feu d'artifice, des étincelles, et des arcs électriques côté rue, entre la maison et le garage
Raphaël Gerona, gendarme à la brigade de Ville-en-Tardenois
Finalement, le propriétaire des lieux, "prévenu qu'il y avait un incendie", arrive sur place, et décide de rentrer dans la maison, alors partiellement en flammes. "Il voulait récupérer des affaires importantes" se souvient Raphaël Gerona. "Le maire de la ville était avec moi à ce moment-là. Nous sommes rentrés tous les deux dans le hall de la maison pour aller chercher le propriétaire" qui commençait à grimper dans la cage d'escalier. "Il était prévenu que c'était très dangereux. Nous l'avons invité à sortir rapidement, car la priorité, c'était de mettre tout le monde en sécurité. Je l'ai pris gentiment mais fermement par le bras, et il m'a suivi".
La toiture dévorée par les flammes
Conscients du danger, le gendarme, le maire et l'habitant sortent le plus vite possible du lieu. "Les flammes se répandaient au niveau des combles, ça se propage rapidement. Je ne savais pas s'il y avait du gaz ou pas, mais je savais qu'il y avait des voitures dans le garage. Donc ça peut exploser avec l'essence" indique-t-il.
Après cela, les pompiers arrivent et prennent le relais pour éteindre l'incendie. Pour Raphaël Gerona, ce samedi soir se termine bien, malgré les fortes péripéties. "Je savais ce que j'avais à faire, mais en tout cas, ce genre de situation, ça ne m'était encore jamais arrivé" pointe-t-il.
Finalement, aucun blessé n'est à déplorer. Uniquement de gros dégâts matériels, notamment sur la toiture de l'habitation. Le maire de la commune a pris deux arrêtés de péril imminent pour l'habitation située au 50 rue Charles de Gaulle et pour les locaux administratifs du garage.