Les investigations sur la mystérieuse série de malaises et d’intoxications à l’école primaire de Fère-Champenoise, dans la Marne, continuent. D’après de nouveaux résultats des autorités sanitaires, de plus amples analyses ont été requises. Elles concernent le gaz acétylène, qui peut entre autres être produit par la combustion du méthane.
Une nouvelle piste semble se dessiner, plus de deux semaines après les premiers symptômes d’intoxication de dizaines d'élèves et d'adultes à l’école primaire de Fère-Champenoise, dans la Marne. Le 7 juin, les services de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) ont débuté des analyses pour tenter de comprendre la série d’intoxications les jeudi 30 et vendredi 31 mai, lundi 3 juin, vendredi 7 juin et mardi 11 juin.
Des dispositifs de mesure par ATMO, un indice permettant de connaître les concentrations dans l'air de polluants réglementés, ont été installés dans les “locaux de l’école maternelle et élémentaire, la cour du groupe scolaire et les alentours”, a expliqué la préfecture de la Marne dans un communiqué.
L'acétylène, kézako ?
Suite à la publication de résultats vendredi 14 juin, de nouveaux prélèvements sur l’acétylène ont été requis par le protocole de mesure. De plus amples analyses motivées par la présence de ce gaz dans la cour de l’école lors de la première mesure du vendredi 7 juin. “Il s’agira notamment de déterminer si cette mesure révèle une simple présence ponctuelle de ce gaz”, explique la préfecture de la Marne, qui précise que les analyses sont réalisées ce week-end.
L'acétylène est un gaz de synthèse extrêmement inflammable. Lorsqu’il est inhalé, il peut provoquer maux de tête, vertiges, nausées, incoordination motrice, voire une perte de connaissance, selon l’Institut national de recherche et de sécurité. À faible dose, il peut entraîner une fatigue, une somnolence, douleurs gastriques et bronchite.
Ce gaz peut, entre autres, être produit par la combustion du méthane, procédé de traitement et de valorisation des déchets. À noter que sur la D43, à deux kilomètres de l’établissement scolaire, se trouve le méthaniseur Lheur’biogaz, sans qu’aucun lien n’ait été démontré à ce stade.
Les autres pistes exclues
Quant aux autres analyses de l’air, la qualité en intérieur est “conforme aux normes en vigueur”, avec des investigations qui se poursuivent toutefois jusqu’au 5 juillet. Pour la qualité en extérieur, les risques associés à la présence de près de 80 substances ont été levés, excluant le monoxyde de carbone, qui avait d’abord fait l’objet d’une suspicion à l’apparition des malaises. Afin de compléter ces analyses, des prélèvements de terre et d’eau doivent être effectués la semaine prochaine.
Les premiers signes étaient apparus les 30 et 31 mai 2024. Trente élèves ainsi que trois adultes de l’école primaire avaient été pris de malaises. Ils présentaient également des symptômes de maux de tête, de douleurs abdominales, parfois des irritations de la gorge et des démangeaisons.
La préfecture de la Marne indique que les modalités de scolarisation “sont reconduites pour la semaine prochaine”. Les élèves de l’école élémentaire sont accueillis au collège et à la Maison des associations et ceux de l’école maternelle bénéficient d’une “continuité pédagogique assurée à distance par les enseignants”. Un service minimum d’accueil pour les enfants sans solution de garde est par ailleurs assuré par la commune de Fère-Champenoise.