Rallumer l'éclairage public avec son smartphone, c'est possible dans ce village

À Pomacle, dans la Marne, l'éclairage public est éteint une partie de la nuit pour économiser l'énergie. Mais les habitants peuvent le rallumer à la demande, grâce à leur smartphone.

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Les communes sont de plus en plus nombreuses à choisir d'éteindre l'éclairage public au cœur de la nuit, pour faire des économies d'énergie. Mais cette pratique est quelquefois mal perçue par certains habitants qui ne se sentent pas forcément en sécurité dans le noir.

Pour pallier ce problème, la commune de Pomacle, dans la Marne, a décidé d'installer un système baptisé "J'allume ma rue". Avec un simple smartphone, il est possible de se géolocaliser et de rallumer pour quelques minutes l'éclairage public situé à proximité.

Depuis quatre ans, les lampadaires du village situé à quelques kilomètres de Reims étaient éteints une partie de la nuit. "Au vu de l'exemplarité qui est demandée aux communes, on a même décidé d'étendre de 23 heures à 6h", explique la maire Anne Desveronnieres. Mais pour ceux que la pénombre rebute, il est possible depuis trois semaines d'agir à distance sur les 130 lampadaires de la commune.

C'est très simple. Ce n'est même pas une application, c'est une page web. On va sur jallume.fr, et on appuie sur l'ampoule et pendant dix minutes, on a la lumière.

Anne Desveronnieres, maire de Pomacle

La géolocalisation permet d'allumer les rues au fil de ses déplacements. "Plutôt que d'être dans le noir avec la lampe torche de nos téléphones, comme ça se passait avant, on a la lumière qui nous suit", explique la maire.

À Pomacle, le coût de l'installation du dispositif est prise en charge par le Syndicat intercommunal d'énergies de la Marne (Siem) dans le cadre d'une expérimentation. La commune est la première du Grand Est à s'équiper. Il a fallu ajouter dans les armoires de rue qui pilotent les lampadaires un boîtier communicant vendu quelques centaines d'euros pièce. Un abonnement annuel est aussi nécessaire pour faire fonctionner le système.

"En matière d'environnement, il est important de donner envie"

Les habitants ont été informés de l'existence de ce dispositif dans les boîtes aux lettres et via les réseaux sociaux. Mais il n'est pas prévu de mettre en place un affichage dans les rues pour parler de "J'allume ma rue". "C'est plutôt quelque chose à destination des habitants", justifie l'élue. 

"En matière d'environnement, il est important de donner envie et de ne pas seulement donner cette impression de punition. J'entends beaucoup les habitants me dire qu'ils en ont marre des interdictions", explique Anne Desveronnieres, qui est également vice-présidente du Grand Reims en charge de l'environnement, de la transition énergétique et de la bioéconomie. "Je trouve que c'est un bon compromis. On éteint pour la santé et pour notre environnement, mais si on a besoin, on peut rallumer."

Les premiers retours sont positifs, affirme-t-elle. Pour ceux qui ne se sentent pas à l'aise avec la technologie, la mairie propose des sessions de prise en main. Et ceux qui s'inquiètent que leur géolocalisation se retrouve entre les mains de la société qui propose la solution apprendront qu'aucune donnée personnelle n'est enregistrée.

Une trentaine de communes équipées

C'est en tout cas ce qu'assure Olivier Bozzetto, le créateur du système. "On sait qu'il y a un smartphone à un endroit, mais on ne sait pas qui est derrière. On n'a pas des données identifiantes, c'est important pour nous. Comme données, on a juste des statistiques pour les communes pour savoir si c'est beaucoup rallumé, si le service est pertinent."

Rallumer l'éclairage public la nuit permet de rassurer les habitants qui pourraient craindre une hausse de la délinquance. "Au niveau statistique, c'est clair. Il n'y a pas plus de délinquance qu'il y ait de l'éclairage ou pas. Par contre, il y a un sentiment humain d'insécurité", explique Olivier Bozzetto.

Reportage de France 3 Normandie, en 2021

Olivier Bozzetto a inventé une application permettant aux habitants de Pont-de-l'Arche (Eure) de moduler l'éclairage public.

C'est dans la commune où il habite, Pont-de-l'Arche dans l'Eure, qu'Olivier Bozzetto a mis en place sa solution pour la première fois. Depuis, le projet a bien grandi et est devenu son activité professionnelle à part entière. 

Au-delà du service pratique rendu aux habitants, la solution permet de faciliter la vie des services techniques en permettant le pilotage à distance de leur éclairage public et contrôler leur consommation électrique.

Le système est désormais en place dans une trentaine de communes. La plus grande d'entre elles est Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor, 45 000 habitants, où "J'allume ma rue" est activé dans une partie de la ville. Après la France, l'entrepreneur normand commence déjà à s'implanter à l'international, avec un projet en Suisse.

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