L'ex-leader du Front national rémois est convoqué ce mardi 10 mai devant le tribunal correctionnel de Reims pour trafic d'armes. Emprisonné depuis sa mise en examen en juin dernier, Thierry Maillard avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en mars dernier.
Après neuf mois passés en détention provisoire, l'ancien leader du Front national local avait donc été placé en mars dernier sous contrôle judiciaire par le tribunal correctionnel de Reims.
Le ministère public s’était pourtant opposé à cette remise en liberté, soulignant le "rapport compulsif" que Thierry Maillard entretiendrait avec les armes. Soupçonné d’avoir organisé un trafic d'armes sous couvert d'un magasin d'antiquités, l'homme a dénoncé "l’acharnement du ministère public", qui lui ferait "payer son passé politique". "Neuf mois de détention, c'est long, a-t-il déclaré. J'ai eu le temps de prendre du recul, notamment depuis la mort de mon neveu le 13 novembre dernier, au Bataclan."
Accusés d’avoir stocké des armes à la demande de Thierry Maillard, les deux autres prévenus, Maxime Moulun, cafetier à Reims, et Vincent Tilliole, candidat FN aux élections cantonales de 2008, ont vu leur contrôle judiciaire maintenu.
En mars dernier, la défense avait par ailleurs obtenu le renvoi du procès. Pour les avocats parisiens de Thierry Maillard, Mes Le Moigne et Brière, l’instruction souffrirait de plusieurs vices de procédure.Rappel des faits
Le 15 juin 2015, six personnes, dont l'ancien militant du Front National à Reims Thierry Maillard, ont été interpellées et placées en garde à vue dans une affaire de trafic d'armes présumée.
Les 6 hommes, originaires de l'Aisne, des Ardennes et de la Marne ont été placés en garde à vue. Parmi eux, Vincent Tilliole qui partageait la liste de dissidence FN "Reims fait front" de Thierry Maillard mais aussi le patron d'une brasserie faisant face à l'église Saint-Rémi de Reims. Un viticulteur de la Montagne de Reims fait également partie des gardés à vue.
C'est donc dans le cadre d'une opération de la Police Judiciaire de Reims, qu'une quarantaine d'armes ont été saisies chez les six individus, dont des armes de collection, des fusils de chasse, des fusils à pompe, des pistolets automatiques et autres armes de gros calibre. Plusieurs milliers de cartouches ont aussi été saisies. Certaines armes étaient même cachées dans de faux livres.
Ces armes été destinées à être vendues à des particuliers. C'est la boutique tenue par Thierry Maillard qui aurait servi de plaque tournante. Le trafic présumé aurait duré pendant 1 an.
Thierry Maillard, l'homme politique
En 2014, Thierry Maillard avait un temps, envisagé de se présenter sur une liste lors des élections municipales à Reims en compagnie de Vincent Tilliole. Il s'agissait d'une liste de dissidence FN "Reims fait front". Finalement, il n'a pas déposé sa candidature évoquant un budget insuffisant. En revanche, Thierry Maillard s'était bien présenté sous la bannière FN en 2008 à l'occasion des élections législatives. Il était également candidat du "Rassemblement Bleu Marine" à l'occasion des élections cantonales de 2011.