Le marcheur rémois s'est blessé après avoir escaladé une barrière pour s'entraîner au Creps de Reims. Une mésaventure révélatrice des difficultés rencontrées par les athlètes de haut-niveau dans cette structure.
Après l'annonce de la blessure de Yohann Diniz (après avoir escaladé une barrière pour s'entraîner au CREPS de Reims, voir notre article), la question des rapports entre les athlètes de haut niveau et cette institution se pose à nouveau.
L'amertume de Diniz
Sur sa page Facebook, le marcheur de l'EFSRA donne sa version des faits et regrette les conditions d'entraînement des athlètes de haut niveau au CREPS de Reims : "Je suis athlète de haut niveau faisant partie de la liste des forts potentiels olympiques comme Mahiédine (Mékhissi) et nous avons les pires difficultés à accéder aux installations d'athlétisme. Nous avons un code pour une entrée permanente ou une emprunte digitale qui fonctionne une fois sur 5. D'habitude, le gardien est super sympa avec nous et nous ouvre la halle même quand il est en repos ou en vacances. Lundi mon code ne fonctionnait pas et je n'ai pas pu contacter le gardien alors j'ai voulu accéder aux installations en passant au dessus d'un grillage et je suis retombé assez durement sur le sol. (...) Je vous explique le contexte car cela soulève tout de même un problème, comment se fait il que des athlètes comme Mahiedine et moi ayons souvent des difficultés à accéder à des installations publiques faites pour nous permettre normalement de nous entraîner dans des conditions optimales."Le remplacement de la piste du stade George-Hébert aura donc coûté cher au marcheur qui est forfait pour les championnats de France en salle à Bordeaux : "On n’a plus de piste, mais comme on est inscrit sur les listes du Pôle Espoirs, on peut aller quand on veut sur celle du CREPS. On a un code, qui marche une fois sur deux, voire une fois sur trois. Mais lundi après-midi, il ne fonctionnait pas… J’ai donc enjambé une barrière pour pouvoir y accéder et je suis mal retombé." a-t-il déclaré à L'Equipe.fr.
"Regrettable" pour la direction du CREPS
Contactée par téléphone, la direction du CREPS de Reims juge cette blessure est "regrettable" mais ne peut communiquer sur le sujet, respectant ainsi les consignes du Ministère des Sports. "Nous avons pu en discuter", apprend-on simplement.Mais ce nouvel incident intervient dans un climat déjà très tendu entre athlètes de l'EFSRA et CREPS. Mahiédine Mékhissi, double médaillé olympique, a déjà connu plusieurs incidents avec la direction, se plaignant du manque de souplesse de la structure. Depuis un an et demi, il évite donc de venir s'entraîner sur ce site qui dépend du ministère des sports.
Suite à ces tensions, le ministère avait demandé une inspection générale. Celle-ci devait donner lieu à quelques ajustements au niveau du personnel de direction, mais selon nos informations, seul le directeur a été muté, "volontairement" précise-t-on.
"Les athlètes sont fliqués"
Le club d'athlétisme rémois regrette ces problèmes et le fait que rien n'ait changé depuis l'inspection. "Les athlètes sont fliqués, il faut des photos, des codes etc pour rentrer. Il y avait même des vigiles à une époque." Une manière d'éviter l'intrusion de sportifs non inscrits comme cela a pu être le cas mais qui ne place pas les athlètes de haut niveau dans les meilleures conditions de travail.La déclaration de Diniz sur Facebook |