Une cinquantaine de manifestants venus de toutes les juridictions de Champagne-Ardenne s'est retrouvée ce mardi 29 avril 2014 devant la Cours d'Appel de Reims. Les syndicats demandent une revalorisation salariale avant de négocier une éventuelle prise en charge de nouvelles tâches de travail.
Les tribunaux ont tourné au ralenti à Reims, en Champagne-Ardenne et dans le reste de la France. Le mouvement des greffiers a visiblement bien été suivi, notamment dans notre région. La profession conteste la réforme Taubira intitulée "justice du XXIème siècle" qui leur imposerait de nouvelles tâches jusqu'ici dévolues aux magistrats.Revalorisation salariale avant toute chose
Les syndicats ne s'opposent pas sur le principe à un alourdissement de leur charge de travail. Mais ils demandent avant toute chose une revalorisation salariale. Les manifestants estiment que le gouvernement met "la charrue avant les boeufs".
Autre point d'achoppement, le projet de tribunal de première instance qui regrouperait les tribunaux d'instance (TI), les tribunaux de grande instance (TGI) et les conseils de prud'hommes. Pour les syndicats cette réforme irait encore plus loin que la refonte de la carte judiciaire initiée par Rachida Dati en 2007.
Usine à gaz
Les opposants dénoncent une "usine à gaz" dont le but unique serait de faire des économies en mutualisant les moyens et les personnels au détriment du bon fonctionnement de la justice.
Les greffiers ont cessé le travail dans toute la France ce mardi 29 avril 2014 pour demander une revalorisation. Voir le décryptage de France 3 Champagne-Ardenne avec les manifestants de Reims.
Ce mardi 29 avril 2014, la plupart des affaires ont donc été renvoyées à des dates ultérieures, faute de greffier pour authentifier les procédures. Le préfet aurait pu ordonner des réquisitions pour assurer les urgences : une décision qu'il n'a pas eu besoin de prendre en raison de la faible activité des tribunaux en cette période de vacances scolaires.
Certains greffiers en grève ont cependant choisi de tenir leurs postes, notamment au pôle de l'instruction de Reims, pour que leur mouvement de mécontentement ne devienne pas impopulaire auprès des victimes.
Les manifestants rémois ont gagné Paris dans l'après-midi pour protester sous les fenêtres de la Garde des Sceaux Christiane Taubira en compagnie de leurs confrères de la capitale et du reste du pays.
