François Lambert, le neveu de Vincent Lambert dont la famille se déchire sur son sort, a saisi la justice administrative pour enjoindre le CHU de Reims d'arrêter les soins du patient en état végétatif et de le laisser mourir, a-t-il annoncé ce mercredi.
"Nous demandons au juge de faire prévaloir les intérêts et le droit fondamental de Vincent à ne pas subir d'acharnement thérapeutique comme il l'avait demandé, droit qui lui illégalement refusé tous les jours depuis des mois", a expliqué François Lambert.
Selon son avocat Bruno Lorit, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a été saisi mardi en référé-suspension pour enjoindre le CHU de Reims de cesser sous quinzaine l'alimentation et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, victime depuis un accident de la route en 2008 de lésions cérébrales jugées irréversibles par les experts médicaux. Une date d'audience pour cette procédure d'urgence doit être fixée "très prochainement" par le tribunal, a-t-il précisé.
En juin, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait validé la décision du Conseil d'Etat de cesser les traitements qui maintiennent artificiellement en vie l'ancien infirmier psychiatrique conformément à la loi Léonetti sur l'acharnement thérapeutique et l'obstination déraisonnable. Mais fin juillet, l'équipe médicale en charge de Vincent Lambert avait refusé de statuer sur sa fin de vie en raison de pressions extérieures nuisant à "la sérénité", notamment après la publication sur internet de menaces d'enlèvement, avant d'alerter le procureur de Reims qui a saisi un juge des tutelles d'une mesure de protection en faveur du patient.
Par ailleurs, les parents de Vincent, catholiques traditionalistes farouchement déterminés à maintenir en vie leur fils, s'apprêtent à leur tour à demander en
justice son transfert vers un autre établissement qui garantira la continuation des traitements.