À Reims, les syndicats demandent le retrait de la réforme du lycée professionnel

Une délégation intersyndicale s'est réunie ce mardi 12 décembre au rectorat de Reims pour dénoncer la réforme Grandjean. Un projet qui inquiète les professionnels de l'éducation.

"Non à la réforme Grandjean !" C’est ce que la délégation intersyndicale est venue réaffirmer ce mardi après-midi au rectorat de Reims. Ils étaient une trentaine pour soutenir le mouvement de grève national. Si la mobilisation sociale ne semble pas avoir été très suivie dans l'académie de Reims où le taux de participation avoisine les 3 %, l'inquiétude et la colère règnent chez les enseignants.

Avec cette réforme, les élèves perdraient 170 heures de cours pendant tout le cursus du lycée : deux heures de cours hebdomadaires en seconde et en première et quatre semaines de cours en terminale.

Parmi les mesures controversées, il y a également, les changements pour la fin d'année des élèves de terminale qui se verraient offrir deux choix :

  • soit six semaines de stages en entreprise pour préparer leur insertion professionnelle
  • soit six semaines pour poursuivre leurs études.

Des modifications jugées délétères par les professionnels de l'éducation. “On nous retire tout le côté éducatif et citoyen ainsi que les fondamentaux au détriment de l’entreprise pour que les élèves soient opérationnels, s’indigne Régis Devallé, représentant du SNUEP-FSU. On veut qu'ils deviennent des exécutants plutôt que des personnes qui développent leur esprit critique."

Le risque d'un ascenseur social en panne

Une situation d'autant plus préoccupante que la voie professionnelle regroupe principalement des enfants d'ouvriers, d'employés ou d'inactifs, selon le rapport annuel statistique de l'Éducation nationale de 2021. Pour les syndicats, cette nouvelle formule ne permettra pas de réduire les inégalités socio-économiques.

"Avec cette réforme, il y a le risque que l'ascenseur social tombe en panne. On va juste mettre les élèves au travail plus vite, on ne va pas en faire des adultes qui vont pouvoir faire des études un peu plus poussées, experts dans leur domaine”, affirme Khadija Bati, représentante SNUEP-FSU.

Cet après-midi, l'intersyndicale a fait part de ces inquiétudes et a fait valoir ses revendications.“On veut des formations adaptées à nos élèves pour qu’ils aient plus de qualifications. On ne veut pas répondre ponctuellement au besoin des entreprises”, martèle Jérôme Damerey représentant SNUEP-FSU. Mais après une heure quinze de réunion, si les syndicats ont été écoutés, ils n'ont pas l'impression d'avoir été entendus. "De toute façon, tout se joue au niveau du Ministère", explique le professeur qui annonce déjà de nouvelles mobilisations en janvier prochain.

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